Les Maisons de l’emploi veulent peser dans France Travail
Les Maisons de l’emploi ne souhaitent pas être les oubliées du futur guichet unique de l’emploi, France Travail, annoncé pour 2024. Réunis à Nancy le 9 mars dernier, les sept Maisons de l’emploi du Grand Est ont fait part de leur volonté de contribuer à cette nouvelle feuille de route stratégique en mettant en avant leur ancrage local et leur ingénierie territoriale.
Elles ne tirent pas la sonnette d’alarme mais cela pourrait être le cas d’ici quelques semaines ! Les Maisons de l’emploi s’interrogent sur leur place dans le futur guichet unique France Travail annoncé par le gouvernement et qui devrait entrer en vigueur au début de l’année 2024. «Nous sommes aujourd’hui vigilants sur l’évolution du projet car aujourd’hui nous ne sommes pas vraiment consultés.» C’est d’une même voix que les sept présidents de Maisons de l’emploi du Grand Est (Anne-Marie Jean de Strasbourg. Sylvie Roullière d’Épernay. Alain Marty du Sud Mosellan. Franck Muratet du Grand Nancy. Stéphanie Perrin de la Meuse. Laurent Riche de Mulhouse Sud Alsace et Hervé Tillard de Terres de Lorraine) ont souhaité faire connaître leurs inquiétudes naissantes. «France Travail se donne comme objectif de renforcer la lisibilité et l’efficacité de l’action publique dans le domaine de l’emploi, les Maisons de l’emploi sont idéalement positionnées pour contribuer, par leur action locale créative et innovante, à cette feuille de route stratégique», assurent les représentants des Maisons de l’emploi réunis le 9 mars à Nancy à la brasserie L’Excelsior. Reste qu’aujourd’hui, d’après les Maisons de l’emploi du Grand Est, les contours du projet et les différents documents de travail disponibles semblent loin de donner satisfaction.
Ingénierie territoriale
«Dans un contexte d’accélération des mutations économiques, de montée en puissance des transitions numériques, digitales et écologiques et d’augmentation des difficultés de recrutement, les bassins d’emploi constituent d’excellents périmètres d’action. C’est à cette échelle pertinente que les Maisons de l’emploi déploient depuis 2006 leur expertise et mobilisent les services de l’État, collectivités, entreprises et acteurs de l’emploi en direction du développement des compétences, de l’accès pour tous à des emploi de qualité et de la lutte contre les difficultés de recrutement», revendiquent les Maisons de l’emploi du Grand Est. Ces structures mettent en avant trois compétences clé. L’ingénierie territoriale : «les Maisons de l’emploi fédèrent les acteurs territoriaux publics et privés de façon réactive et concrète pour développer sur chaque territoire les programmes adaptés au contexte local et calés sur les stratégies régionales.» Une relation privilégiée avec les entreprises : «en mobilisant les réseaux d’entreprises et les associant en qualité de partenaires aux programmes d’actions mis en place, en prise avec la réalité et les besoins.» L’innovation et l’expérimentation : «en concevant avec nos partenaires des réponses et des process innovants qui sont expérimentés et modélisés sur le terrain.» Dans le Grand Est, le réseau des Maisons de l’emploi est structuré et abat la carte des synergies autour de plusieurs thématiques à l’image de la gestion prévisionnelle territoriale des emplois et des compétences, la veille territoriale sur les métiers et les filières en passant par le développement de l’emploi par les clauses d’insertion. Des actions reconnues sur les territoires, à faire remonter rapidement au niveau national histoire de ne pas être réellement les oubliés de France Travail.
France Travail en 2024
Adieu Pôle emploi, bonjour France Travail ! Cette mini révolution au sein de la sphère de l’emploi est l’une des grandes réformes engagées par le gouvernement. Ce guichet unique de l’emploi a pour principal objectif d’améliorer l’accompagnement des entreprises et des demandeurs d’emploi en donnant plus de visibilité et une meilleure coordination des différents acteurs sur les territoires. La mise en place de ce nouveau dispositif devrait être effective en 2024. Les trois principaux acteurs de la lutte contre le chômage (Pôle emploi, Maisons de l’emploi et les Missions locales) devraient, en toute logique, garder chacun leurs prérogatives.