«Inédit», «on n’a jamais vécu cela», «on prend les choses comme elles viennent et les gérons au jour le jour.» Ces confessions de maires et conseillers municipaux en disent long sur leur quotidien. Très sollicités en cette période de crise sanitaire et économique, les élus gèrent comme «ils peuvent avec les moyens à disposition.» Réélus ou encore en ballotage et même parfois battus au premier tour, les maires agissent pour leurs administrés et doivent mettre de côté leurs sentiments concernant le maintien du premier tour des élections le 15 mars dernier et surtout les conséquences qu’elles ont induites. Un élu d’une petite commune de Meurthe-et-Moselle battu au premier tour confiait : «c’est compliqué psychologiquement de gérer une telle crise alors que la future équipe municipale sera installée le 15 mai prochain, en quelque sorte après la «guerre». C’est par passion et pour nos concitoyens qu’on se bat pour leur garantir les meilleurs services et répondre à toutes les demandes tout en appliquant les directives de l’État. On met de côté la politique et les querelles de clochers afin d’être le plus efficace possible.» Et les maires ne manquent pas d’énergie. Ils ont dû réinventer leurs missions pour être au plus près des gens tout en restant confinés. Certains ont opté pour des communications avec leurs administrés via les réseaux sociaux, d’autres multiplient les bulletins municipaux informant des mesures et des services disponibles sur leur commune… Si les élus doivent faire appliquer les recommandations de l’État au quotidien, la réalité du terrain et les spécificités de leur commune, leur imposent du sur-mesure. Les arrêtés, plus ou moins controversés, se sont multipliés ces derniers temps afin de gérer des problèmes spécifiques : couvre-feu, interdiction des activités physiques à certaines heures, port du masque obligatoire dans l’espace public, interdiction de cracher sur la voie publique… Bref, être élu en ces temps troublés reste un exercice compliqué et périlleux. Chapeau bas !