Les intercommunalités amenées à coopérer
Une «association de préfiguration» vient d'être mise en place. But des intercommunalités de ces trois arrondissements du sud du Nord : être plus efficaces dans la recherche des financements.
Le 13 février, dans les locaux de l’université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, au Mont-Houy, les intercommunalités des trois arrondissements du sud du Nord (Cambrésis, Sambre-Avesnois et Valenciennois) ont tenu l’assemblée générale constitutive de l’association de préfiguration de leur Pôle métropolitain. L’étape suivante sera la création d’un syndicat mixte. Un programme de priorités sera aussi à déterminer.
Un contexte. S’agit-il d’un nouvel échelon institutionnel, un de plus ? A quoi va-t-il servir ? Pourquoi créer un tel Pôle à l’échelle de territoires aux intérêts si différents ? La réponse à ces questions passe par un rappel du nouveau contexte dans lequel évoluent les intercommunalités. La loi a d’abord ordonné leur fusion afin d’en réduire le nombre. Les cofinanceurs des projets de ces collectivités (Etat, Région, Europe, Département…) ont ensuite revu à la hausse les critères d’attribution de leurs subventions, plus rares ou plus difficiles à obtenir. Conséquence : les intercommunalités doivent s’entendre pour monter des dossiers communs et surtout les rendre, terme essentiel, “éligibles” aux subventions.
Le processus des fusions a concerné aussi les services de l’Etat, les CCI, et continue de plus belle avec les régions…
Autre élément à prendre en compte : la vocation de ces pôles. Sur le site www.polemetropolitain.fr, on explique notamment qu’il s’agit de rendre des territoires “visibles à l’international“, de traiter à une “nouvelle échelle” le développement économique, l’aménagement du territoire, les transports et la mobilité, la culture et le tourisme et d’amener à une nouvelle “coopération“.
Voilà qui oblige forcément, en termes feutrés, à donner un nouvel élan à l’ingénierie et à la gouvernance des territoires.
Des élus. L’association de préfiguration, provisoire donc, est présidée par Valérie Létard, notamment présidente de Valenciennes Métropole. Les vice-présidents sont des présidents d’intercommunalité : François-Xavier Villain (Cambrai), Benjamin Saint-Huile (Maubeuge Val de Sambre), Guy Bricout (Caudrésis, Catésis), Guislain Cambier (Pays de Mormal), Alain Poyart (Cœur de l’Avesnois) et Jean-Luc Pérat (Sud-Avesnois).
Des intentions. A l’issue de leur assemblée, lors d’un point presse, ces élus se sont employés à expliquer leur démarche. Celle-ci a confirmé au passage Valenciennes dans son rôle de “locomotive” pour le Hainaut-Cambrésis. Les élus ont décrit leur volonté inédite de parler “d’une seule voix” et de coopérer sur des “projets partagés“. Benjamin Saint Huile a souligné le pragmatisme d’une démarche visant à rendre plus efficace la recherche des financements. Ils ont reconnu que le “paysage institutionnel avait changé“, tout en affirmant qu’il s’agissait, de leur part, d’une “démarche volontaire”. Ils ont bien sûr insisté sur le poids des trois arrondissements : plus de 740 000 habitants (soit 29 % de la population départementale) et 250 000 emplois.
Et maintenant ? Les élus du Pôle métropolitain savent aussi qu’ils vont devoir se positionner et placer leurs dossiers dans le nouveau contrat de plan Etat/Région 2015-2020. Ces dossiers et projets sont en général déjà connus, comme la reconversion de la BA 103 de Cambrai ou la réalisation du canal Seine Nord Europe. A les écouter, bien des domaines seront concernés par ce Pôle : les pôles de compétitivité et d’excellence, la santé, l’innovation, l’insertion, le très haut débit, le traitement des friches, la réhabilitation de l’habitat, la coopération avec la Belgique… Avec la difficulté de traiter des territoires hétérogènes, à la fois urbains et ruraux. Reste aussi à savoir sur quelles priorités les intercommunalités du Hainaut-Cambrésis vont s’entendre.