Les innovations médicales de demain récompensées par le concours i-LAB
Comme chaque année, Eurasanté récompense les lauréats d’i-LAB, un concours d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes. Derrière ces projets, des hommes et des femmes issus du monde médical et qui, bien souvent, étaient loin de s’imaginer créateurs d’entreprise. Et pourtant…
«Des progrès technologiques sur des marchés porteurs». Le président d’Eurasanté, Didier Delmotte, peut être fier de ce cru 2014 et des cinq lauréats Nord-Pas-de-Calais (sur 221 lauréats nationaux) au service de l’innovation en biologie-santé. Ils bénéficieront d’accès à des financements pouvant aller jusqu’à 45 000 euros et, surtout, participeront à l’amélioration de la prise en charge du patient.
Présentation des lauréats régionaux. Sylvain Julien et Geoffroy de Bettignies, à la tête d’E-Zyvec, ont choisi de développer une offre de prestation de service en biologie moléculaire. Il s’agira de produire des vecteurs d’expression génique modulaires, qui permettent à tout laboratoire de recherche de manipuler l’ADN. En quatre ans, ils ont déjà créé un catalogue de 400 références ! Autre domaine tout aussi innovant : la valorisation de coproduits de mollusques pour la santé humaine. Pascal Drevet, à l’origine de Bioextract, souhaite destiner ces ingrédients au marché des compléments alimentaires et des aliments fonctionnels avec allégations santé, très recherchés par les consommateurs pour leurs effets sur la sphère cardiovasculaire. Le plus jeune des lauréats n’a que quelques années d’expérience en tant que podologue mais déjà des idées lumineuses. Gauthier Mouveaux est parti d’un constat quotidien : les problèmes de cicatrisation du pied diabétique. «Je souhaite donc créer une chaussure orthopédique sur mesure par technologie d’impression 3D», explique-t-il. Ce n’est pas la première récompense pour le jeune podologue puisqu’il a aussi été lauréat du prix Pépite – tremplin pour l’entrepreneur étudiant lancé par Geneviève Fioraso, secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et la Recherche, à l’automne 2013. Quant au projet Nanosurg, il est né de la rencontre de deux experts : le Dr Thomas Modine, qui exerce en chirurgie cardiaque au CHRU de Lille, et Eric Boitel, expert en stratégie commerciale, notamment dans les matériels et implants chirurgicaux. Qui, rapidement, ont été rejoints par le «serial entrepreneur» Jean Derreumaux, président fondateur de l’agence lilloise de marketing services ETO. Ce trio ambitionne de développer un dispositif implantable biomédical pour traiter les atteintes valvulaires (valve aortique ou mitrale). Une vraie révolution en matière de chirurgie cardiaque puisque les implantations conventionnelles de valves nécessitent en général une opération lourde avec ouverture du thorax. L’idée serait donc d’introduire ces valves biologiques au moyen d’un cathéter, glissé à l’intérieur de l’artère fémorale jusqu’au cœur, sans devoir ouvrir le thorax. Le brevet a déjà été déposé. Et enfin, EAT Biotech – Nadira Delhem, Olivier Moralès et Dhafer Mrizak – propose une plate-forme de services pour évaluer l’impact d’une molécule thérapeutique sur le système immunitaire et, notamment, ce qu’on appelle les “Treg”, des lymphocytes responsables du déclenchement de maladies auto-immunes ou de la progression de tumeurs cancéreuses.