Attractivité

Les Hauts-de-France, terre d’accueil des investissements étrangers

Profitant du Brexit et de la politique de relocalisation engagée au cours du précédent quinquennat, les Hauts-de-France ont attiré 107 projets d’investissements étrangers l’an dernier. Si ce total la place au quatrième rang national, la région occupe le haut du podium en ce qui concerne la création de sites industriels.

Pic Nic, start up néerlandaise de la vente en ligne, s'est implantée à Valenciennes en 2021.
Pic Nic, start up néerlandaise de la vente en ligne, s'est implantée à Valenciennes en 2021.

Entrée des Hauts-de-France dans le top 10 des régions européennes les plus dynamiques en matière d’investissements étrangers. D’après le Baromètre 2022 de l’attractivité de la France que vient de publier le cabinet EY, ceux-ci ont attiré l’an dernier 107 projets de ce type. Un nombre en croissance de 7% sur un an, mais sensiblement inférieur à celui enregistré en 2019, année pré-Covid (122 projets). Les Hauts-de-France occupent ainsi le quatrième rang du classement national, derrière le Grand-Est (109), l’Auvergne-Rhône-Alpes (146) et l’Ile-de-France (291).

Un impact significatif sur l’emploi

Si le bilan est contrasté, il n’en reste pas moins extrêmement positif en termes d’emplois. «Les 107 projets d’investissements étrangers annoncés se sont traduits par la création de 7 511 emplois, soit le deuxième meilleur total au niveau français derrière l’Ile-de-France, constate Mathieu Jaud de la Jousselinière, partner strategy and transactions chez EY. En prenant en compte les seuls emplois industriels créés, de l’ordre de 3 163, les Hauts-de-France se classent même à la première place !" 

Une performance qui peut s’expliquer par le fait que la région est celle qui, en France, a accueilli le plus de projets de création ou d’extension de sites industriels, au nombre de dix. «A l’image de l’installation de l’usine de batteries électriques à Douai ou de celle de pneumatiques à Béthune portée par les groupes Mobivia et Black Star, cette tendance s’inscrit dans un mouvement plus général de relocalisation des chaînes de production et d’approvisionnement auquel nous assistons depuis la crise sanitaire en Europe, et dont la France bénéficie pleinement», souligne Mathieu Jaud de la Jousselinière.

Des prix attractifs pour les entrepôts de logistique

Outre l’industrie, le secteur de la logistique participe également largement au regain d’attractivité des Hauts-de-France. Il faut dire que depuis le Brexit, ces derniers ont conforté leur statut de porte d’accès privilégiée pour les exportations d’Europe continentale vers le Royaume-Uni d’une part, et pour les importations originaires d’outre-Manche d’autre part. L’essor du commerce électronique depuis deux ans rend aussi toujours plus nécessaire l’implantation de nouveaux entrepôts. «Or nous avions mesuré, dans une récente étude, que le prix au mètre carré des entrepôts de logistique était sensiblement moins onéreux dans la région qu’aux Pays-Bas et qu’en Belgique», pointe Mathieu Jaud de la Jousselinière.

Alors que la dynamique des investissements étrangers dans les Hauts-de-France s’annonçait intense en début d’année, l’éclatement de la guerre en Ukraine aurait contribué, avec ses conséquences inflationnistes, à instiller une certaine prudence chez les investisseurs étrangers. Suffisant pour aboutir à l’abandon de certains projets ?

Les Etats-Unis en tête

Avec 23 projets initiés en 2021, les investisseurs américains ont été les plus actifs dans les Hauts-de-France. Ils devancent ainsi leurs homologues belges (19 IDE), allemands (12) et britanniques (12).