Mode
Les futurs talents du textile auront bientôt leur incubateur à Ham
Depuis plus de 40 ans, Jean-Luc François apporte sa créativité à l’univers de la mode. Après avoir créé un incubateur en Île-de-France pour donner aux jeunes talents une opportunité de se former et de se lancer, il renouvelle l’expérience à Ham. La première promotion de dix personnes est attendue pour la rentrée.
Dior ou encore Yves Saint-Laurent ont profité de ses compétences avant qu’il n’ouvre sa propre maison, Jean-Luc François Paris. Le couturier homonyme, par ailleurs ambassadeur des métiers d’art et de la mode pour l'Île-de-France et les Hauts-de-France, veut soutenir les talents de demain. En 2016, il donnait naissance, en Île-de-France, à un incubateur autour du textile maison. La structure, financée par la région, ne pouvait accueillir que des habitants du territoire.
« On avait de la demande dans la Somme et dans les environs mais on ne pouvait pas intégrer les personnes. Comme il n’y a aucun lieu avec une dimension textile dans le département, l’idée a plu et nous avons profité de soutiens », précise Jean-Luc François. Ouvert à tous les porteurs de projet, sans limite d’âge et sans exigence d’études préalables, l’incubateur textile et métiers de la mode est porté par l’association du créateur.
Présenter son projet
Installé depuis 2017 à Ham avec son atelier coopératif, Jean-Luc François s’appuie sur Cindy Balluet, directrice adjointe, et Laurine Fournier, responsable de production, pour impulser ce dispositif. Le futur incubateur, dont le budget global avoisine les 75 000 euros, bénéficie d’une subvention du Conseil régional des Hauts-de-France de 30 000 euros ainsi que de financements et de l’appui du département de la Somme, de la communauté de communes de l’Est de la Somme ou encore de fonds privés et de l’État.
Prévu sur deux ans, l’incubateur devrait accueillir dix personnes chaque année à partir de l’automne 2021. Les candidats à l’accompagnement doivent être installés dans l’Oise, la Somme ou l’Aisne. « Il faut que les porteurs de projet nous présentent des croquis, ou éventuellement des prototypes, s’ils en ont, afin que l’on se fasse une idée des collections. » Dans leur dossier, les créateurs en herbe mettront l’accent sur le public visé, la stratégie envisagée pour vendre et diffuser les créations ainsi que leurs compétences en couture. « Débutants ou plus expérimentés peuvent intégrer l’incubateur mais il faut un vrai projet », insiste Jean-Luc François qui étudiera ensuite la faisabilité du projet.
Donner vie à ses idées
Une fois retenus, les porteurs de projet profiteront d’un accompagnement gratuit sur un an divisé en trois phases. Les trois premiers mois de cours se consacreront à un suivi technique de remise à niveau ou de perfectionnement des compétences, mais aussi à une analyse du produit et à la direction artistique. Les trois mois suivants se tourneront vers une dimension plus théorique avec l’intervention de BGE ou d’Initiative Somme France Active Picardie pour maîtriser la création d’entreprise et la dimension commerciale.
« Pour finir, nous mettrons à disposition notre plateau technique pendant six mois pour tester le produit. » En parallèle, les incubés participeront à des salons, des conférences et pourront exposer et vendre leurs créations dans un showroom-boutique créé pour eux. « Nous espérons que cela contribuera aussi à dynamiser le centre-bourg. » Le couturier garde en ligne de mire d’aider les personnes éloignées de l’emploi à créer leur activité en leur ouvrant les portes d’un univers très fermé.