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Les filières vertes porteuses d’emplois et de développement économique
La Semaine des métiers de l’économie verte en Nord-Pas-de-Calais s'est terminée récemment. Elle a permis de mettre un coup de projecteur sur des filières en plein développement et génératrices d’emplois. Elle a également été le point d’orgue d’une expérimentation lancée voilà maintenant deux années.
Dominique Bur, préfet de la région Nord-Pas-de-Calais, et Pierre de Saintignon, 1er vice-président du Conseil régional, ont ouvert la Semaine des métiers de l'économie verte à la Cité des échanges de Marcq-en-Barœul.
Il y a deux ans, Valérie Létard, alors secrétaire d’Etat chargée des Technologies vertes et des Négociations sur le climat, lançait une expérimentation sur quatre régions (Alsace, Corse, île de la Réunion et Nord-Pas-de-Calais), ayant pour but d’accompagner la transition des territoires vers l’économie verte et développer les emplois de demain.
Performance énergétique des bâtiments, recyclage des déchets, énergies renouvelables et transport durable sont des thématiques sur lesquelles plusieurs initiatives se sont portées à l’échelle de la région. «Dans le cadre d’un partenariat Etat/Région, nous avons souhaité mener notre propre expérimentation en allouant un budget de 400 000 euros et en nous appuyant sur le C2RP (Centre régional de ressources pédagogiques) et le Cd2e (Centre de développement des éco-entreprises)», a expliqué Dominique Bur, préfet de région.
L’Etat et la Région sont donc en phase dans la démarche de promotion des filières dites vertes, avec comme préoccupation commune le développement de l’emploi. D’autant plus que l’ensemble des grandes thématiques traitées lors de cette Semaine des métiers de l’économie verte «sont inscrites dans le schéma régional de développement”, a renchéri Pierre de Saintignon, 1er vice-président du Conseil régional, avant de préciser que la région «va intensifier son soutien à ces filières par différentes actions», déjà inscrites dans la programmation 2014-2020.
Générateur d’emplois. En région, la filière verte compte 211 000 actifs, soit 14% des emplois. «Le bâtiment est le plus créateur d’emplois et recense près de 80 000 salariés», a précisé le préfet de région. Le secteur compte 650 entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires de l’ordre de 4 milliards d’euros.
En région, il y a des exemples très parlants d’entreprises ou de filières qui se développent autour de l’économie verte. C’est le cas notamment de Roquette qui travaille depuis plusieurs mois sur des matériaux agrosourcés ou encore du pôle de compétitivité i-Trans et du projet Railenium. Reste que le développement de la filière verte «ne peut se faire sans la mobilisation et la mise en synergie de l’ensemble des acteurs», ont insisté Dominique Bur et Pierre de Saintignon.
On estime à 1,3 million le nombre de logements anciens à rénover d’ici 50 ans. Face à de grandes problématiques comme celle de l’amélioration de l’habitat, la filière verte se retrouve devant un «gisement potentiel de 30 000 emplois d’ici à 2020», selon le préfet de région. De plus, de nombreux secteurs sont en pleine mutation et des emplois se “verdissent”.
Aujourd’hui confrontée à plusieurs grands défis, la filière de l’économie verte doit continuer à se développer. Et le vice-président du Conseil régional de poursuivre : «Nous sommes les champions de la déconstruction du plastique, mais encore faut-il le rester et ne pas reproduire ce qui s’est passé pour le photovoltaïque qui a vu 80% de la filière partir en Chine.» Pour cela, il faut «trouver un modèle économique et l’inscrire dans la durée», selon le préfet de région.
Pas uniquement à Lille. La Semaine des métiers de l’économie verte lancée à Marcq-en-Barœul, à la Cité des échanges, avait pour but de valoriser les résultats des travaux menés dans le cadre de l’expérimentation, les initiatives développées sur les territoires, les actions menées par les partenaires de l’expérimentation. Il était également question d’informer sur les métiers, leurs évolutions, les perspectives d’emploi en région, les ressources et outils existants.
«Nous souhaitons également mobiliser, responsabiliser et engager les professionnels, les politiques et les financeurs», a précisé Pierre de Saintignon lors de la conférence de lancement. Enfin, durant cette Semaine, il fut aussi question d’échanger et de créer les conditions nécessaires pour supprimer les freins au changement et les leviers pour développer des emplois.
Deux événements majeurs à dimension régionale ont délimité la Semaine des métiers de l’économie verte : l’ouverture de la manifestation en métropole lilloise et sa clôture sur le site du Cd2e à Loos-en-Gohelle. «Trois rencontres à dimension infrarégionale ont également été organisées dans différents lieux de la région (Valenciennes, Dunkerque et Auchy-les-Hesdin)”, a conclu Pierre de Saintignon.
En organisant des temps forts aux quatre coins de la région, les organisateurs de cette Semaine des métiers de l’économie verte ont souhaité prouver qu’elle se développe sur l’ensemble du territoire et pas uniquement à Lille qui concentre, il faut bien l’avouer, une grosse part de l’activité économique régionale.