Les explications de la CCI Grand-Hainaut
L’annonce de cette fermeture a suscité mécontentement, incompréhension et inquiétude parmi des élus du Cambrésis… Un point et les explications de Randolph Séguy, directeur général.
Quelques rappels. La création du centre Formatech remonte à 1979. En 2010, juste avant la fusion, on disait de lui, lors d’une remise de diplômes, qu’il accueillait environ 4 000 stagiaires par an, venus des entreprises ou envoyés par des prescripteurs de l’emploi/insertion, pour quelques heures ou quelques mois. On insistait sur sa réputation dans le domaine des formations de caristes (avec son vaste hall pour les formations CACES : certificat d’aptitudes à la conduite en sécurité), ou encore dans ceux de la manutention, du bâtiment, de la logistique donc, pour lesquelles il était capable de proposer des formations sur mesure… A l’époque, il employait une trentaine de permanents et vacataires.
Des élus dans l’incompréhension. La décision de la CCI Grand-Hainaut a suscité des réactions d’élus et de chefs d’entreprise sur le ton de la colère et de l’incompréhension. Le 13 décembre, lors de l’assemblée générale de l’association Cambrésis développement économique (CDE) qui se tenait d’ailleurs à Solesmes, elles étaient toujours à l’ordre du jour : «décision unilatérale brutale», «souci de faire des économies»… D’autres termes plus fleuris ont été employés ces dernières semaines, pour souligner qu’il y avait un décalage entre les discours officiels sur la formation et une telle décision.
De l’assemblée de CDE, on peut retenir le souhait d’un soutien du Conseil régional (qui décide des programmes régionaux des formations) et l’inquiétude, dans la mesure où l’offre de formation fait partie des atouts d’un territoire pour attirer les investisseurs. Serge Machepy, maire de Solesmes et vice-président au développement économique à la CC du Pays solesmois, avait, lui, rappelé en aparté que Formatech avait bénéficié de nombreuses aides de la collectivité.
Les raisons invoquées par la CCI. Randolph Séguy, directeur général de la CCI Grand-Hainaut, expliquait, le 20 décembre, que cette décision était le résultat de 18 mois d’une réflexion globale tenant compte de l’offre régionale globale et de la réorganisation du groupe formation de la CCI. A l’écouter, les élus du Cambrésis n’ignoraient rien d’une décision qui remonterait à l’été dernier.
Alors, pourquoi ? «La RGPP (ndlr : Révision générale des politiques publiques) nous a fait perdre 20% de ressources fiscales», dit-il. Il invoque aussi la crise qui a réduit le nombre global des stagiaires. Autre argument : «Dans un tel contexte, on ne veut pas être en concurrence frontale avec les fédérations professionnelles, je pense au bâtiment et au secteur des métaux.»
Randolph Séguy insiste aussi sur la volonté de la CCI de se consacrer à la formation continue des salariés, de plus en plus réduite à Formatech. Pour lui, la proportion visée serait 70% de stagiaires venant des entreprises et 30% de stagiaires envoyés par les prescripteurs de l’emploi/insertion.
Fin annoncée pour juillet 2013. L’activité, d’après lui, s’arrêterait en juillet 2013, à l’issue des formations en cours. Il y aurait arrêt des formations «bâtiment» et «soudure» ; une relocalisation non précisée des formations «cariste» qui, selon Randolph Séguy, se font de plus en plus en entreprises ; un déplacement du tertiaire vers Cambrai (il cite le projet “pôle gare”). Côté personnels, il annonce quatre licenciements (pour un effectif de 21 personnes) et des transferts sur Cambrai. Quant à l’avenir du site, propriété de la CCI, il ne serait pas, pour l’instant, déterminé. Scénario plausible : location ou vente à des fédérations professionnelles.