Dossier Experts-comptables
Les experts-comptables lancent un appel à la mobilisation pour la relance
«Tous pour la relance et l’emploi». C’est le mot d’ordre du mouvement lancé par les experts-comptables, qui se sont beaucoup impliqués dans la gestion de la crise auprès des PME et TPE et restent mobilisés à leurs côtés dans la sortie de crise.
«Pour
nous, experts-comptables, il est important que nous soyons investis à
la fois dans les enjeux de relance, mais aussi dans des enjeux
sociétaux»,
a déclaré le président du Conseil supérieur de l’ordre des
experts-comptables (CSOEC), Lionel Canesi, lors
d’une récente conférence de presse, avant de rappeler les récents
engagements pris par la profession avec la signature de la convention
"un
jeune une solution”
avec la ministre du Travail, Élisabeth Borne, et de la convention
sur l’inclusion des personnes en situation de handicap, portée par
la secrétaire d’État, Sophie
Cluzel.
Au
cœur du dispositif de sortie de crise
La
profession est également très impliquée dans le dispositif de
sortie de crise présenté le 1er juin dernier par le
ministre de l’Economie, Bruno le Maire, et le garde des Sceaux,
Éric Dupond-Moretti. «Nous avons été dans la co-construction avec les
ministres» et «quelques-unes de nos 50
propositions ont été reprises dans ce plan», a souligné
Lionel Canesi. Dans le cadre de ce dispositif, les experts-comptables
s’engagent notamment à réaliser des diagnostics «pour
pouvoir déclencher un rendez-vous avec les entreprises qui sont
potentiellement en difficulté», y compris «des
diagnostics gratuits pour les entreprises qui n’ont pas la chance
d’avoir un expert-comptable».
Analyser
l’évolution du bénéfice et de l’endettement
«Est-ce
que le ‘quoi qu’il en coûte’ fonctionne ?
Est-ce que
toutes les aides déversées dans les entreprises fonctionnent ?»
C’est pour répondre à ces questions que l’Ordre des
experts-comptables a réalisé une étude basée sur l’analyse de
près de un million de bilans 2020 dont a été extrait un
échantillon de 265 000 TPE et PME. Objectif : évaluer
l’évolution de l’excédent brut d’exploitation (EBE) et de
l’endettement de ces entreprises, au-delà de leur seul chiffre
d’affaires. Il en ressort «un chiffre d’affaires global
en baisse de 6,6% sur l’année 2020» et «un
bénéfice en hausse de 2%» alors que «l’endettement
a bondi de 9,2 %». «On voit bien que le ‘quoi qu’il
en coûte’ a fonctionné, que l’économie et les salariés ont
été protégés pendant cette crise», a relevé Lionel
Canesi, même si les situations sont très disparates en fonction des
secteurs et des régions.
Des
situations contrastées
Dans
l’hôtellerie, les cafés et la restauration, par exemple, le
chiffre d’affaires global a enregistré une baisse de 29,2%, mais
le résultat est en hausse de 10% et l’endettement de 16 %.
Dans le secteur de la construction, où le chiffre d’affaires est
en baisse de 3,9%, les bénéfices accusent un repli de 5,1% et le
niveau d’endettement est en hausse de 23,2%.
Le commerce affiche pour sa part un recul de 3% du chiffre d’affaires
global, mais un bénéfice en
hausse de 15,8% et un endettement qui s’est accru de 16%.
Très sinistré, le secteur de l’organisation de salons et congrès
et d’évènementiels a lui cumulé une chute de près de la moitié
de son chiffre d’affaires global (49%) et de 35,7% des bénéfices,
alors que son endettement a augmenté de 8,9%.
Après
les aides massives, une relance «cousue-main»
Maintenant
que le temps de la relance est arrivé, il faut «préparer
la fin des aides» en offrant notamment «la
possibilité d’étaler ses dettes sur une durée un peu plus longue» et en faisant «du cousu-main pour accompagner les
entreprises qui en ont besoin, et qu’il y ait moins d’effets
d’aubaine pour celles qui n’en ont pas besoin», a
poursuivi le président du CSOEC. «Il faut aussi un choc de
consommation : les Français ont beaucoup épargné et il faut
flécher cette épargne vers les commerces de proximité et (...)
aussi faire une campagne sur le patriotisme économique – consommer
français, consommer européen, c’est aussi sauver les emplois des
Français», a-t-il ajouté, avant d’inviter tous les
acteurs économiques à se mobiliser pour la relance et l'emploi.