Les essais ferroviaires se feront à Petite-Forêt
Jugé surdimensionné, le projet de Centre européen d’essais ferroviaires ne se fera pas près d’Aulnoye-Aymeries. C’est le site proche d’Alstom qui recevra des aménagements.
Du côté d’Aulnoye-Aymeries et de Bachant, ce projet de Centre européen d’essais ferroviaires, très attendu disait-on par les industriels et destiné à tester le matériel fixe, avait suscité des débats entre partisans et opposants, notamment lors de la consultation publique menée à l’époque par Réseau ferré de France.
Et puis, finalement, à la suite d’une longue phase de silence, la nouvelle qu’il ne se ferait plus s’est précisée. Après le conseil d’administration du 3 mai de l’institut de recherche technologique Railenium, Yves Ramette, son président, expliquait que des études indépendantes avaient mis en évidence un «plan de charge» très insuffisant et un «surdimensionnement par rapport aux besoins». Que s’est-il passé ? On peut, en tout cas, s’interroger sur la pertinence du projet initial ou sur la versatilité du marché ferroviaire…
Voie d’essais et simulations numériques. Cela dit, M. Ramette assure que l’idée de faire un centre d’essais n’a pas été abandonnée. Il explique que c’est celui de Petite-Forêt, à côté d’Alstom, qui connaîtra des aménagements. Le site devrait bénéficier d’abord d’aménagements physiques, avec la création d’une voie d’environ 4 km permettant des vitesses de 160 km/h. Ensuite, tant pour le matériel roulant que pour le matériel fixe, il est envisagé, maintenant, de faire appel à la simulation et à la modélisation numérique. Ce projet ne verra cependant pas le jour tout de suite. Il va passer par une phase de préfiguration comprenant de nouvelles études. Selon M. Ramette, les coûts seraient connus pour la fin de cette année et 2020 pourrait être l’année de mise en œuvre opérationnelle. Il insiste sur le fait que le futur outil servira à l’ensemble de la filière ferroviaire et pas seulement à Alstom.
Plusieurs programmes de recherche. Du conseil d’administration du 3 mai, il ressort que l’IRT Railenium est investi dans d’autres programmes de recherche qui vont s’étaler sur les trois à quatre ans à venir.
M. Ramette et Jean-Marc Delion, délégué général, énumèrent les pistes de recherches en cours qui visent à la réduction des coûts et à des gains de fiabilité : outils nouveaux dans l’exploitation des réseaux (circulation, gestion du trafic, conduite) ; maintenance dite «prédictive et digitale» par la mise en place de capteurs en mesure de prévenir les phénomènes d’usure et les défaillances tant sur les voies que sur les trains ; matériel roulant du futur (recours aux matériaux composites, à la composition modulaire trains, informatique embarquée…) ; solutions technologiques dans la construction (avec l’usage de matériaux plus résistants comme les traverses en béton) et aussi dans la rénovation et la maintenance des voies ; gestion de l’énergie électrique et des solutions diesel/électrique.
Financements mi-publics mi-privés. Ces programmes sont évalués à 20 millions d’euros. Leur financement sera, disent-ils, assuré pour moitié par le public (Etat, Europe, Région) et pour moitié par les industriels et opérateurs.
Rappelons que l’IRT Railenium, créé en octobre 2012, réunit une trentaine de membres de la filière ferroviaire (gestionnaires de réseaux, constructeurs, chercheurs…) et que son siège administratif se trouve à côté du site universitaire du Mont-Houy, au sud de Valenciennes. Si la R&D et les essais sont localisés dans les Hauts-de-France, l’IRT raisonneà l’échelle française et européenne.
Plus d’infos sur www.railenium.eu