Entreprises

Les entreprises mosellanes et le vecteur intérim en 2022

Plus que jamais, la solution du travail intérimaire est privilégiée par nombre d’entreprises du département. En deux ans de crise, l’intérim est passé par tous les états. Zoom sur sa place prépondérante et ses perspectives à court terme en Moselle.

L'intérim est une solution pour pallier le manque de main-d'œuvre, comme dans le secteur de la restauration.
L'intérim est une solution pour pallier le manque de main-d'œuvre, comme dans le secteur de la restauration.

C’était à l’issue du premier confinement, qui aura duré du 17 mars au 11 mai 2020. L’heure était alors à dresser les premiers bilans socio-économiques liés à la crise pandémique. Dans la pléthore de variables étudiées, l’intérim mosellan était touché de plein fouet. Quelques données d’alors, selon les statistiques de l’Insee. Entre la fin 2019 et le printemps 2020, le département avait vu disparaître quelque 5 181 emplois intérimaires, soit un repli de près de 45 % en l’espace de cinq mois. Secteurs particulièrement impactés : le bâtiment et l’industrie. Ne subsistaient, aux portes de l’été, que 6 500 postes effectifs. Dès la rentrée de septembre, la tendance s’inversait, soutenue par le massif plan de relance.

Le rattrapage de deux ans de crise...

C’est une observation couramment utilisée par les économistes : «en temps de crise, les intérimaires sont les premiers à perdre leur emploi et sont les premiers à en retrouver un.» Jamais la maxime ne s’est autant vérifiée que lors de cette crise inédite. La reprise économique amorcée l’an dernier se confirme en ce début d’année 2022. Avec elle, l’intérim reprend de la vigueur. Il est souvent une solution d’appoint pour des entreprises qui ne sont pas certaines de leur activité durable. Un coup d’œil sur les récentes données en atteste. En fin d’année dernière, le département dépassait les 12 000 intérimaires mensuels. Un chiffre jamais vu depuis 2017. En tout cas, l’un des plus performants depuis plus de 10 ans. Attention, cependant, la croissance des emplois actuelle se dessine comme un rattrapage du choc colossal encaissé depuis deux ans. L’année 2021 a été une année que les entreprises ne sont pas près d’oublier… entre couvre-feux, campagnes de vaccination, entrée en vigueur du pass sanitaire, mais aussi un rebond économique et une forte reprise de l’activité dans certains secteurs comme l’hôtellerie-restauration ou le bâtiment…

Une réponse à la demande de flexibilité

Le marché de l’emploi a connu de nombreux retournements de situation au cours de l’année écoulée et a demandé aux recruteurs de s’adapter pour assurer la continuité de leur activité, notamment en ayant recours à l’intérim pour pallier le manque de main-d’œuvre. L’intérim restera en 2022 la solution la plus flexible pour les entreprises. Lesquelles ont dû composer ces derniers mois avec le télétravail et la pénurie de main-d’œuvre récurrente dans de nombreux métiers. De manière plus globale, le marché de l’emploi a connu d’importantes mutations ces dernières années. L’emploi en intérim constitue une véritable boussole pour analyser les tendances du marché du travail et l’évolution des besoins des entreprises pour l’année en cours. Aujourd’hui, l’intérim permet aux employeurs d’assurer la reprise de l’emploi en temps de crise et d’embaucher à nouveau sans risquer des erreurs de recrutement, qui peuvent s’avérer très coûteuses. Du fait de sa flexibilité, l’intérim permet de répondre aux défis du monde du travail de 2022. Ils sont nombreux. C’est un euphémisme de l’écrire.