Les entreprises françaises continuent d'innover

L’effort d’innovation des entreprises se maintient... avec le soutien des pouvoirs publics, rappelle l’Insee, à l’heure des arbitrages budgétaires pour 2025. Entre 2020 et 2022, 46% des entreprises de plus de 10 salariés des secteurs marchands non agricoles ont innové, selon l’étude parue en novembre 2024, presque autant qu’au cours de la période 2018-2020 (47%). Cette innovation englobe tant les nouveautés en termes de produits et de services que les améliorations des processus de production, de l’organisation, du marketing ou le développement de la R&D.

L’information-communication, championne de l’innovation

La démarche d’innovation diffère entre les secteurs. Ceux de l’information-communication (74%), des activités financières et d’assurance (60%) et de l’industrie (59%) sont les plus innovants. En revanche, la construction (32%) et les services administratifs et de soutien (38%) semblent moins enclins à s’y engager.

Ces entreprises ont tendance à privilégier l’innovation en process de production (39%) plutôt qu’en produits (19%), quel que soit le secteur d’activité. Toutefois, une proportion de 74% combinent les deux types d’innovation. Une part importante des entreprises ayant innové en produits (65%) ont introduit ces nouveautés sur le marché.

Autre constat, sans surprise, plus une entreprise est grande, plus elle est susceptible d’innover : le taux d’innovation s’élève à 70% dans les grandes entités (250 salariés et plus), 59% dans les ETI (50-249 salariés), contre 43% dans les PME (10 à 49 salariés).

En 2022, les entreprises ayant innové ont alloué, en moyenne, 10% de leur chiffre d’affaires à cette activité. Ces dépenses incluent principalement la R&D (90%), mais aussi l’ acquisition de machines, l’achat de biens d’équipement, de droits de propriété intellectuelle, ainsi que les charges de personnel. La majorité des activités de R&D sont réalisées en interne (70%).

Outre la modernisation de l’outil de production, l’innovation participe à la transition écologique : près de la moitié (45%) des entreprises innovantes jugent que leur investissement dédié contribue à la protection de l’environnement, en production (36%) et en consommation (34%), visant la réduction des consommations d’énergie ou de leur empreinte carbone, par exemple. Ces actions sont motivées par la hausse des coûts (35%), le souci de leur réputation ou l’engagement volontaire (25%).

Les grandes entreprises, les plus soutenues

Pour innover, 23% des entreprises misent sur la coopération en impliquant les fournisseurs (62%), les consultants (49%) ou les clients (38%), en nouant des partenariats avec des universités ou des grandes écoles (34%).

Côté financement, les aides publiques viennent en soutien de l’innovation. Pour mener à bien leurs projets, de 2020 à 2022, 19% des entreprises innovantes ont bénéficié des exonérations fiscales et sociales dédiées à l’innovation ou à la R&D (crédit d’impôt recherche, CIR, crédit d’impôt innovation, CII, statut de jeunes entreprises innovantes, ...) et 18% de subventions publiques. Celles de l’information-communication sont les plus aidées financièrement (54% sont concernées par les exonérations fiscales et 32% par les subventions publiques). Les grandes structures sont également plus susceptibles d’avoir recours aux soutiens publics (24%) que les PME (16%). Les subventions émanent autant des collectivités territoriales que de l’État (à hauteur de 11% pour les deux). Les financements européens constituent une part moins importante (3%).