Les entrepreneurs encore frileux pour ce dernier trimestre

A la fin de cet été, la CCI de région Nord de France a mené un baromètre du climat d’affaires auprès de 180 dirigeants d’entreprise. Les résultats ne sont pas franchement rassurants, malgré quelques timides lueurs d’espoir. Seuls 14% des chefs d’entreprise anticipent une amélioration de leurs affaires, 29,8% envisagent une détérioration… La fin d’année s’annonce donc plutôt tendue même si les dirigeants sont tout aussi nombreux (23%) à vouloir augmenter leur chiffre d’affaires comme à vouloir pérenniser leur entreprise. Peut-être un début de reprise ? Mais, et c’est là le plus préoccupant, seuls 5% prévoient de recruter. Alors, même si le pire est passé, il semble bien trop tôt pour parler de reprise, d’autant que le réseau consulaire annonce que 6 700 emplois sont déjà menacés (avec comme exemples récents, les redressements ou liquidations judiciaires de Calaire chimie, Cerec Antonius ou VG Goossens). «Il y a vraiment un besoin de relancer la mécanique», analyse Philippe Vasseur, président de la CCI de région. Pourtant, ces chiffres n’empêchent pas la région de rester entreprenante, plus que la moyenne nationale. Malgré un léger ralentissement sur la période janvier-juillet 2013 avec 14 082 créations (en recul de 4,5% par rapport à la même période en 2012), le taux de création régional (16,2%) reste au-dessus de la moyenne française.

 

Les CCI en difficulté ? «Pour 2014, l’ensemble des chambres de commerce connaîtra une baisse substantielle des ressources fiscales de 12%», déplore Philippe Vasseur. Rappelons que les CCI vivent de deux taxes : la taxe additionnelle à la cotisation foncière des entreprises et la taxe additionnelle à la cotisation sur la valeur ajoutée. Les recettes fiscales vont donc stagner alors que les charges continueront à augmenter. Suite à cette réforme, au niveau régional, on est passés de 13 chambres à 4 : Grand-Lille, Artois, Grand-Hainaut et Côte d’Opale. En 2013, les CCI percevront 72 millions de recettes fiscales, un chiffre qui chutera à 63 millions en 2014 et 60 en 2015.

 

Vers la troisième révolution industrielle. La région a confié à l’économiste américain Jeremy Rifkin l’élaboration d’une feuille de route engageant la région vers une transition énergétique (transformer les bâtiments existants en dédoublant leur usage : lieu d’habitation et micro-centrale électrique). Le but ? Inscrire le Nord-Pas-de-Calais dans un renouveau industriel. «Favoriser le changement, trouver de nouvelles activités et créer des emplois, c’est notre mission», poursuit le président. 

Et cela se traduit par plusieurs engagements : détecter une vingtaine de projets inscrits dans ce nouveau mode économique, informer le grand public et les entreprises des possibilités qui leur sont offertes et les accompagner. Et pour cela, la chambre travaille, avec la Caisse des dépôts et consignations, sur un nouvel outil de financement privé qui ferait appel à l’épargne régionale. Il devrait voir le jour avant la fin de l’année. Ce fonds de titrisation pourrait collecter 10 millions d’euros à sa création, pour atteindre les 100 millions à terme. Mais les contours et son usage précis restent encore à définir.