Transition énergétique
Les énergies renouvelables au cœur du Boulonnais
Le 21 novembre dernier, a eu lieu une table ronde sur la transition 2050, dans les locaux de Nausicaa, à Boulogne-sur-Mer. L’occasion pour les participants de partager leur objectif dans le cadre des accords de Paris et de sensibiliser les participants aux énergies renouvelables présentes sur le territoire.
Sensibiliser sur les énergies renouvelables, tel était l’objectif des intervenants présents lors de la conférence Prospectives Transitions 2050, qui s’est déroulée le 21 novembre dernier à Boulogne-sur-Mer dans les locaux de Nausicaa. L’occasion de revenir sur les scénarios développés par l’Agence de la transition écologique (Ademe) et d’évoquer les mutations indispensables pour relever le défi de la décarbonation.
Un passage au vert
Les acteurs régionaux de l’énergie ont ainsi fait plusieurs constats. «Nous sommes en retard en termes d’énergie renouvelable. Ces prochaines années, nous devons massifier cette énergie qui devra représenter plus de 50% du mix électrique. Dans la région, nous disposons de nombreux atouts pour la transition énergétique comme les panneaux photovoltaïques, les éoliennes…», détaille Laurent Cantat-Lampin, directeur régional du Réseau de Transport d’Electricité (RTE).
De son côté, Gaz Réseau Distribution France envisage une transition vers un gaz vert qui sera produit localement à partir de déchets organiques issus du territoire, des résidus agricoles ou d’effluents d’élevage. «C’est une transition qui pose de nombreuses questions d’acceptabilité et de financement puisqu’on devra décarboner plus de 25 000 kilomètres de réseau dans les Hauts-de-France. Mais nous avons l’ambition d’atteindre 100% de gaz vert d’ici à 2050», renchérit Didier Cousin, directeur régional de GRDF.
Le Boulonnais peut s’appuyer sur plusieurs leviers en matière d’énergie renouvelable. «La communauté d’agglomération dispose de trois réseaux de chaleurs produits avec de la biomasse et des énergies fatales. On a aussi un parc d’éoliennes qui sera remplacé par une seule machine», se réjouit Thierry Bentz, conseiller communautaire délégué au développement des énergies nouvelles et performance énergétique. Des start-ups mettent aussi à profit la technologie pour produire de l’électricité sur le territoire de Boulogne-Sur-Mer. C’est le cas de EEL Energy qui a développé une hydrolienne à membrane ondulante destinée à exploiter des courants marins de faible densité.
«L’innovation galère en France»
En parallèle, la crise énergétique actuelle amène à des questionnements collectifs. Ainsi, les acteurs de l’énergie se mobilisent pour sensibiliser les consommateurs à changer leurs habitudes de consommation. De son côté, le Cerema est particulièrement sollicité par collectivités, notamment dans le domaine des réseaux de chaleur. «Dans notre activité, nous devons allier sobriété et efficacité, surtout dans un contexte des hausses des coûts de l’énergie. Il nous faut de l’innovation», constate Reinold Delattre, directeur général et co-président de la mission «Territoire d’industries» au sein du groupe Roger Delattre.
«Mais l’innovation galère en France. Cela prend du temps pour porter des projets, il faut que l’Etat nous accompagne plus», ajoute Christophe Evrard, directeur général d’Agriopale. Pour preuve, le projet de thalassothermie, porté par l'agglomération boulonnaise, n’a suscité l’intérêt d’aucun acteur local spécialisé. Les entreprises de Capécure devront donc attendre pour réguler la température de leurs bâtiments grâce à l’énergie calorifique de la mer.