Événement

Les élus de la Somme se retrouvent à Mégacité

Un premier Congrès des maires et des présidents d’intercommunalités de la Somme était organisé début juillet à Mégacité, l’occasion d’organiser l’Assemblée générale de l’association avant un second événement organisé avec les services de l’État le 30 septembre prochain.

Bénédicte Thiébaut, présidente de l’AMF80 lors de l’Assemblée générale de l’association. ©Aletheia Press/ DLP
Bénédicte Thiébaut, présidente de l’AMF80 lors de l’Assemblée générale de l’association. ©Aletheia Press/ DLP

Imaginé en deux temps, le Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de la Somme s’est tenu début juillet devant plusieurs centaines d’élus. L’occasion pour Bénédicte Thiébaut, maire de Roiglise, présidente de la communauté de communes du Grand Roye et présidente de l’AMF 80 de rappeler que l’association se tient aux côtés des collectivités de la Somme. 

« Continuez à nous interpeller, faites-nous remonter vos problématiques », a-t-elle lancé lors de l’ouverture de l’Assemblée générale de l’association, soulignant que malgré le contexte économique, les enjeux étaient nombreux pour les communes et intercommunalités. « Beaucoup de questions se posent autour des lois 3DS ou climat et résilience par exemple », poursuit-elle. L’Association compte actuellement 738 adhérents, dont 727 communes et onze EPCI.

Continuer à se former pour agir

« L’AMF 80 a répondu à 317 questions juridiques en 2021, principalement autour de la législation funéraire, l’urbanisme, les agents communaux ou encore les pouvoirs de police de maire, détaille Claude Deflesselle, secrétaire général de l’association. L’association vous propose aussi un certain nombre de formations et c’est toujours bénéfique », poursuit-il avant de laisser la parole à différents représentants de commission.

Éducation, ARS, aménagement du territoire, présence postale… tous ont pu évoquer leur action et encourager les autres participants à l’Assemblée générale à agir. « Si le maire s’oppose à la fermeture du bureau de poste communal, la Poste ne peut pas passer en force. Elle peut uniquement réduire les heures d’ouverture », lance par exemple Stéphane Chevin, maire du Hamel qui évoque le besoin de service public de qualité partout sur le territoire et une meilleure reconnaissance de l’expertise des maires en matière de ruralité.

« L’AMF 80 a signé des partenariats avec le Procureur de la République d’Amiens et la Gendarmerie pour resserrer les liens entre ces institutions et les maires de la Somme », note de son côté Bénédicte Thiébaut qui a promis qu’elle continuerait à aller à la rencontre de tous les élus « pour créer plus de cohésion ».

(de dr. à g.) Le sénateur Laurent Somon, la députée Barbara Pompili, le président du Conseil départemental de la Somme Stéphane Haussoulier et le sénateur Stéphane Demilly. ©Aletheia Press/ DLP

Des maires dans l’expectative

Dans les travées du salon, si les élus sont heureux de se retrouver, tous évoquent les difficultés rencontrées dans leur exercice quotidien. « Il serait bien que les décisions émanent plus du terrain et moins de Paris. On a retiré énormément de prérogatives aux maires et aujourd’hui il reste surtout des choses pas très positives. Le maire est un acteur de proximité, celui que l’on peut interpeller facilement. En nous enlevant la majorité de nos missions, on nous éloigne volontairement », regrette Francis Bourguignon, maire de Ville-sur-Ancre.

À ses côtés, Jean-Christian Ruin, maire de Buire-sur-l’Ancre depuis 1971, acquiesce. « Maintenant que les législatives sont passées, on attend de voir ce qu’il va se passer. On est forcément inquiet pour nos dotations qui ne cessent de diminuer », souligne-t-il. Les deux édiles évaluent cette baisse entre 15 et 20% sur une décennie.

À cela, des annonces faites par le Gouvernement s'ajoutent, notamment en matière de hausse du point d’indice des fonctionnaires ou des mesures d’augmentation négociées pendant le Ségur de la Santé. « C’est très bien tout ça et il est normal que les agents soient mieux rémunérés, mais en attendant, ce sont des décisions qui pèsent directement sur les finances de nos communes », remarque Jean-Christian Ruin.

Malgré des conditions dégradées et des relations parfois complexes avec leurs administrés, aucun ne songe à s’arrêter. « C’est un peu comme une drogue, une fois qu’on y est, on n'a plus envie de s’arrêter. Et puis on sent quand même qu’à notre niveau, on peut améliorer la situation et agir pour les habitants »,sourit Francis Bourguignon.