Entrepreneuriat

Les dirigeantes jouent la carte de la solidarité

Mi-mars, le réseau Initiative Metz a lancé sa troisième édition du programme national «Vis ma vie d’entrepreneuse» avec l’objectif d’accompagner au mieux les futures cheffes d’entreprise et de leur (re)donner confiance. Initié depuis trois ans, ce dispositif se structure.


Fin 2023, la soirée de clôture du programme « Vis ma vie d’entrepreneuse» a eu lieu chez Nadine Pendaries, patronne de la cave, Chemin sous les vignes à Metz. © Initiative Metz.
Fin 2023, la soirée de clôture du programme « Vis ma vie d’entrepreneuse» a eu lieu chez Nadine Pendaries, patronne de la cave, Chemin sous les vignes à Metz. © Initiative Metz.

«Rassurer les porteuses de projet et les aider à mieux appréhender le statut de cheffe d’entreprise», voilà l’ambition de Delphine Bouley, directrice du réseau Initiative Metz. Créée juste après la crise Covid en 2021 par Initiative France, cette opération nationale vise à soutenir l’entreprenariat au féminin qui ne rassemble en moyenne que 30 % des dossiers accompagnés par les 207 associations disséminées sur l’ensemble du territoire. L’entité mosellane n’a pas perdu de temps pour se saisir de la problématique et relayer cette action, dès 2022. Concrètement, chaque association met en relation une dirigeante déjà en activité avec une porteuse de projet. Après une première prise de contact en visio, les deux entrepreneuses passent une journée ensemble pour évoquer leurs sujets de préoccupation qui tournent souvent autour de la fameuse charge mentale, de la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, sans oublier les sujets d’inquiétude de tout patron : gestion, management, relation avec les banques… En 2022 et 2023, vingt binômes ont été constitués par Initiative Metz. Et là, les équipes ne laissent rien au hasard en tentant d’éviter toute faute de casting. Un travail de fourmi, en amont est réalisé pour associer les binômes. «On essaie dans la mesure du possible de trouver deux femmes qui exercent dans le même secteur d’activité, en faisant évidemment attention aux questions de concurrence. C’est une mise en relation que nous accompagnons en leur laissant la place d’échanger en toute liberté.»

Contrat de «marrainage»

Ce soutien est proposé à toutes les entrepreneuses en devenir qui passent en comité d’agrément. Et toutes acceptent la proposition sachant qu’elles en sont encore aux prémices de leurs projets, avec encore des doutes et autres interrogations. Du côté des dirigeantes expérimentées, aucune n’a refusé cette opportunité de partager son expérience. Certaines ouvrent leur réseau, leurs fournisseurs... Cette solidarité vise à contrebalancer les freins qui sont nombreux pour les femmes qui souhaitent entreprendre. L’enjeu est de faciliter la concrétisation du projet entrepreneurial. Après le premier contact en visio, la rencontre pour de vrai arrive rapidement. Et le contact n’est ensuite pour ainsi dire jamais perdu. Bien au contraire, un contrat de «marrainage» est d’ailleurs proposé pour contractualiser les engagements réciproques quand certains binômes continuent de façon plus informelle. En 2024, deux ont déjà été constitués. «Notre souhait est simplement de montrer aux futures dirigeantes des exemples concrets de femmes qui sont à la tête de leur entreprise, avec succès», confie Delphine Bouley avec un message subliminal transmis. «Elles ont réussi, alors pourquoi pas moi ?»

A.M