Les deux lauréats 2015 récompensés

Gad Sabbatier a innové dans le domaine de la médecine régénératrice et Ludivine Dumont-Meunier, dans celui de l’industrie.

Les deux lauréats 2015 en compagnie de Christian Cambier.
Les deux lauréats 2015 en compagnie de Christian Cambier.
D.R.

Les deux lauréats 2015 en compagnie de Christian Cambier.

Ce concours, qui encourage donc l’innovation dans le textile, a été lancé à Fourmies en 2009. L’initiative en revient à Dominique et Christian Cambier, fondateurs de la Fondation Théophile-Legrand. Celle-ci est rattachée à l’Institut de France, une vénérable institution qui regroupe cinq académies (dont l’Académie des sciences) et porte le nom d’un industriel textile fourmisien (1799-1877), aïeul de Christian Cambier.

Le concours accorde aujourd’hui deux prix, l’un “au service de l’homme”, à Fourmies, et l’autre, “au service de l’industrie”, à Paris. Il s’adresse à des candidats qui peuvent être chercheurs, doctorants, élèves ingénieurs, issus soit de laboratoires d’écoles supérieures, soit de laboratoires de l’industrie textile.

Prix au service de l’homme. La sixième édition a connu son épilogue le 21 mars, au siège de l’écomusée de l’Avesnois, à Fourmies, installé dans une ancienne usine textile. La cérémonie avait pour invité d’honneur Philippe Taquet, paléontologue, spécialiste des dinosaures. Ce jour-là, a été remis le “Prix international Théophile-Legrand de l’innovation textile 2015 au service de l’homme”. Il a été attribué à Gad Sabbatier, 30 ans, qui vit au Canada. Il est doctorant à la fois à l’université Laval du Québec et à l’université de Haute-Alsace à Mulhouse. Avec une équipe de chercheurs, le jeune homme a inventé un textile médical composé de nanofibres fabriquées par un système de filage par jet d’air. Cette innovation serait facilement transposable à l’industrie. Ce textile, dit à dégradation contrôlée, très technique évidemment, est destiné à la médecine régénératrice.

Prix au service de l’industrie. Ce concours comprend également un autre prix avec le même intitulé, mais “au service de l’industrie”. Il a été remis à Paris, quelques jours plus tôt, le 18 mars, dans le cadre d’une autre manifestation organisée par l’Union des industries textiles. Ce prix a été attribué à Ludivine Dumont-Meunier, 30 ans également, qui habite Vermelles (62). Elle est diplomée de l’ENSAIT (Ecole nationale supérieure des arts et industries textiles) de Roubaix et responsable R&D chez Doublet SA à Avelin.

Elle était présente à Fourmies également, où elle a été mise à l’honneur. Pour sa part, elle a créé des encres à base d’hémoglobine de bovins destinées à différents supports textiles. L’innovation, en phase de développement industriel, présente, a-t-on dit, trois avantages : le recyclage d’un déchet, une baisse de la consommation d’énergie et un coût plus bas de l’encre sur le marché international.

International. Depuis que le concours existe, 86 candidats provenant de 22 nations différentes ont postulé. Avec les années, sa réputation est devenue internationale. Il est également doté de 16 000 euros de prix.

Les découvertes ainsi stimulées, dans le domaine du textile intelligent, technique, des fibres aux propriétés particulières, ont trouvé ou devraient trouver des applications dans divers domaines : médical, militaire, sportif, aéronautique, automobile, prêt-à-porter.

Plus de renseignements sur www.theophilelegrand.com