Congrès des maires et des présidents d'intercommunalité de la Somme
« Les défis à relever sont immenses », Bénédicte Thiébaut, présidente de l'AMF 80
Carton plein pour le Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de la Somme qui a réuni le 23 mars à Mégacité Amiens 564 maires, 64 exposants et un village de dix associations. Cette journée a notamment permis à Joël Balandraud, secrétaire général adjoint de l’Association des maires de France de pointer du doigt les problématiques rencontrées par les élus et à Jean-Philippe Vicentini, le Procureur de la République d’Amiens de réaffirmer sa volonté d’entretenir des relations privilégiées avec les maires samariens.
Après
les traditionnelles Assemblée générale et inauguration officielle
des stands des partenaires en présence d’élus locaux (dont le
président de Région Xavier Bertrand, celui du Département Stéphane
Haussoulier et le préfet de la Somme Étienne
Stoskopf, les
maires ont assisté – en nombre – aux interventions de
l’après-midi.
« Depuis
2020, notre rôle d’élu a été mis à rude épreuve,
a tenu à rappeler en préambule la présidente de l’Association
des maires de France de la Somme (AMF 80) Bénédicte Thiébaut,
saluant
la
solidarité et
l’implication des élus durant la crise Covid, le
conflit russo-ukrainien et les « catastrophes
d’ordre climatique ».
« La
crise énergétique, la multiplication des normes, les nouvelles
réformes nous poussent à une remise en question permanente et
à la recherche de solutions rapides pour répondre aux nombreux
desiderata des administrés. Les
défis à relever sont immenses mais
il est certain que nous les mènerons jusqu’au bout, malgré
les contraintes »,
a-t-elle assuré,
espérant
que la fonction de maire « retrouve
des jours heureux ».
L’AMF
aux côtés des maires
Joël
Balandraud est
revenu sur ses « entraves
au pouvoir des maires » et
la volonté de l’AMF de
représenter,
d’accompagner, de
protéger
et d’épauler l’ensemble des élus dans leurs fonctions.Avant
d’enchaîner sur le contexte financier compliqué avec
lequel doivent composer
les maires, avec
la hausse du coût de l’énergie. « Un
autre combat
en partie
gagné par l’AMF, c’est celui du
coût de l’indexation, de la Dotation globale de fonctionnement
(DGF) sur l’inflation et la croissance. Cette
année, son augmentation est historique, aux alentours de 3%, c’est
une énorme perte de pouvoir d’achat pour nos communes, de
l’ordre de 450 millions d’euros,
et une augmentation en trompe l’œil »,
a observé le secrétaire général adjoint.
Autre
point abordé : la suppression de la Cotisation
sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) contre
laquelle l’AMF s’est battue, « par
crainte de la non compensation de
l’État.
Dans
le produit 2022 de la CVAE, 500 millions d’euros, on a recyclé 500
000 euros dans le Fonds
vert, qui
est une bonne mesure en
soi mais
qui impose les
choses aux
communes, elles
ne sont pas
libres de décider de la façon dont elles veulent utiliser leur
argent, d’autant que sans projet concret d’investissement,
la CVAE ne vous sera pas rendue »,
a
soulevé Joël Balandraud,
avant
de revenir sur la loi Zéro artificialisation nette (Zan) « dont
les impacts n’ont pas été mesurés »
et
sur la volonté de l’AMF de relocaliser
la richesse des territoires
et
la fiscalité. « Nous
nous battons pour l’autonomie
fiscale, c’est le nerf de la guerre »,
a
appuyé le
secrétaire général adjoint avant de céder sa place à la tribune
au procureur de la République d’Amiens.
Renforcer
les liens entre le Parquet et les élus
Jean-Philippe
Vicentini est
venu rappeler sa volonté d’élargir et renforcer les relations
avec les élus du Département. Le
premier
protocole mis en place entre
l’AMF 80 et
le procureur
de la République d’Amiens (à
l’époque Alexandre de Bosschère) date de mai 2021, la
version deux a pour objectif de densifier la
collaboration
entre les deux parties, avec
la signature de conventions avec l’Association des maires de la
Somme et les présidents d’intercommunalités du département
souhaitant s’inscrire dans cette démarche. Parmi
les actions concrètes qui en découleront : la mise en place
d’une adresse mail dédiée pour un contact rapide et direct avec
le Parquet d’Amiens, et
la désignation d’un
référent du protocole par l’intercommunalité, pour être
l’interlocuteur privilégié des magistrats et veiller à rendre
effectives les mesures du protocole. Une
lettre dématérialisée, "La
dépêche du Parquet"
est
également diffusée depuis
février de cette année, ainsi
qu’une lettre trimestrielle résumant l’actualité du tribunal
judiciaire et un rapport annuel d’activité.
La Banque des territoires a profité du Congrès des maires pour procéder à deux signatures : celle de la convention Interacting nouée avec la ville d’Amiens et Amiens Métropole pour la rénovation de l’éclairage public et un Aqua Prêt avec Cayeux-sur-Mer, pour la rénovation de réseau des eaux usées du front de mer.
La Banque des territoires apporte à Amiens Métropole un financement de plus de 2,5 millions d’euros sur 13 ans pour remplacer 7 552 points lumineux de la métropole, qui ambitionne de passer son éclairage public en Led – un gain énergétique de 55% et une économie de près de 290 000 euros par an. À Amiens, le patrimoine éclairage public est lui constitué de 13 865 points lumineux, dont un quart a déjà été rénové, le financement de la Banque des territoires s’élève à plus de 3,5 millions d’euros sur 13 ans pour le passage en Led des 10 481 points lumineux restant à rénover, avec comme résultat pour la ville une diminution de 60% de la consommation énergétique et une économie de plus de 380 000 euros par an. Les travaux ont débuté en janvier, pour une durée de trois ans.
L’Aqua Prêt de 499 000 euros – sur ressource Livret A et d’une durée de 25 ans – accordé à Cayeux-sur-Mer concerne lui la réhabilitation du réseau de collecte des eaux usées sur le front de mer de la ville. Un chantier de 2,2 millions d’euros qui a débuté en septembre dernier et s’achèvera fin 2024. La Banque des territoires soutient également la commune, labellisée Petite ville de demain, sur trois autres projets (un investissement global de près de 40 000 euros) : le financement d’une étude sur les impacts de la crise sanitaire sur les commerces (Shop’In), d’une étude portant sur la prospective touristique et économique de la Maison du phare et le co-financement d’une étude portant sur l’habitat.