Les décideurs régionaux enfin autour de la table
Une grande réunion s'est tenue le 8 février à Lille, pour remettre à plat le dossier de la réhabilitation de l'ancienne base militaire de Cambrai, la BA 103. Un dossier qui piétine depuis 2014, malgré la volonté d'un promoteur.
Depuis le temps que le projet est dans les cartons, on aurait pu penser que la rencontre au sommet avait déjà eu lieu. Mais non, le mercredi 8 février a bien vu se tenir la première grande réunion réunissant les plus hauts représentants de l’Etat, de la Région, des Départements, des collectivités locales, de la Drac, etc., qui se sont tous penchés sur la BA 103. Alors, certes, il ne s’est rien décidé de concret ce 8 février en préfecture, mais “les volontés sont là“, a-t-on entendu à l’envi. A se demander où elles étaient, les volontés, depuis trois ans. “Depuis 2014, nous avons bien sûr eu de nombreux échanges, mais qui n’étaient pas constructifs, expose Michel Lalande, le préfet de Région. C’est désormais le moment de quitter le temps du verbe pour passer au temps de l’action, et tout le monde ici est déterminé à réussir ce pari. Nous nous sommes penchés sur cinq points concrets ce matin, nous avons avancé et un nouveau rendez-vous est pris dans un mois.”
Parmi les points évoqués, les modalités concrètes d’achat du terrain, la préservation des espèces protégées sur le site et les matériaux des futurs bâtiments. Des difficultés qu’il faut résoudre, mais qui ne constituent en aucun cas des blocages, a martelé la préfecture. David Taieb, le PDG de BT Immo Group, qui défend depuis trois ans son projet de base logistique sur une large partie des 330 ha de la BA 103, est d’ailleurs sorti plutôt confiant de la rencontre.
1 500 emplois minimum. “Jusqu’à présent, il y a eu beaucoup de réunions, mais jamais avec les décideurs. C’est la première fois que le préfet et le président de Région réunissent tout le monde pour régler les problèmes en direct, sourit le promoteur. J’ai bon espoir que ça se concrétise.” Avec ses 500 000 à 700 000 m² d’entrepôts logistiques, dont au moins 120 000 m² sont déjà prévendus, et ses 1 500 emplois minimum, le projet “E-Valley” de David Taïeb a de quoi faire rêver le Cambrésis. Et le chef d’entreprise, qui a déjà investi 1,5 M€ en études diverses, ne désarme pas : “Ce projet, je continue d’y croire. Je suis déterminé à m’implanter là, parce que c’est le site qui me correspond. Il reste encore beaucoup de points à voir, avec un cahier des charges contraignant sur les matériaux à utiliser. Mais nous allons avancer, point par point.” La présence d’un dispositif de radioguidage pour les avions interdit en effet l’installation de structures métalliques sur le terrain. Mais une solution devrait être trouvée, pour un dépôt de permis de construire dans quelques mois.
Dans l’intervalle, la vente des terrains pourrait bien être − enfin − réglée. Lors de la réunion, un montage a été proposé, qui verrait l’Etat vendre les terrains pour 1 € symbolique aux collectivités territoriales. Les terrains non pollués feraient ensuite l’objet d’une opération de crédit-bail. Une solution qui doit encore être validée. Les différents acteurs verront dans un mois, à Cambrai, si leur proposition est acceptée et s’ils peuvent passer au point suivant.