Les comptes remis à flot
Après un exercice 2009 plutôt médiocre, la Coopérative maritime étaploise (CME), qui regroupe les entreprises individuelles de quelque 55 artisans pêcheurs, mais aussi une unité de transformation et de surgélation du poisson et d’autres activités (restaurants, poissonneries, avitaillement, mutuelle d’assurances, magasin de vêtements marins…), a redressé la barre en 2010 au point d’afficher des comptes proches de l’équilibre.
En un an, sous la direction d’Eric Gosselin, le déficit du résultat net de la CME est passé de 1,565 M€ à 110 000€. De même, le chiffre d’affaires qui traduit le niveau d’activité a progressé de 25% (27,76 M€contre 22,20 M€ en 2009). Le service écorage est repassé dans le vert (+ 355 500€), tout comme l’armement coopératif artisanal Acanor (123 000€), qui a pour but de faciliter l’installation des jeunes dans le métier. L’organisation de producteurs qu’ont rejointe deux nouveaux navires – le ligneur P’tit Frédo et le coquillard Odette- Marcel – dégage un résultat de 253 600€, sensiblement égal à celui du service avitaillement. Reste l’unité de transformation et de commercialisation Charcot, dans le rouge depuis plusieurs années : elle a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 13 M€ (+ 25%), mais les pertes sont encore supérieures à 1 M€. Son redressement est une priorité affichée par Eric Gosselin, désormais aidé dans cette tâche par l’ancien directeur de Capitaine Houat Boulogne, Philippe Gall.
La troisième flottille de pêche française. L’assemblée générale de la coopérative, le 21 mai à Etaples, s’est déroulée devant un parterre inhabituel d’élus, dont les députés Daniel Fasquelle (Le Touquet, UMP) et Frédéric Cuvillier (Boulognesur- Mer, PS), le président de la CCI Côte d’Opale, Jean-Marc Puissesseau, et le vice-président du Conseil régional, chargé des ports et de la mer, Wulfran Despicht. Sans doute faut-il y voir la part grandissante de la flottille étaploise dans l’économie régionale, à un moment où la baisse de la ressource halieutique est scrutée avec angoisse par la filière des produits de la mer. Les apports des 55 bateaux, qui sont en progression en volume depuis deux ans (15 449 tonnes débarquées) et en valeur (27,77 M€), placent la CME à la troisième place nationale.
Cela représente désormais 59% en quantité et 51% en valeur des ventes en criée de Boulogne, un niveau jamais atteint auparavant. “Nous sommes, assure Eric Gosselin, les premiers producteurs nationaux, en quantité sous criée, de merlan, maquereau, hareng, encornet, tacaud, plie, cabillaud et limande. Et encore, faute de quotas suffisants dans d’autres espèces principales, nous avons dû laisser dans l’eau 300 tonnes de cabillaud que nous ne pouvions pêcher en prises accessoires.”
Des perspectives d’avenir. Pour le président Bruno Margollé, “la CME doit étudier toutes les pistes et profiter du grand emprunt d’Etat pour se développer : le projet d’hybridation de la propulsion du chalutier La Frégate, la senne écossaise, la senne danoise, la palangre, les nasses et même l’aquaculture. Tout cela, affirme-t-il, est dans les cartons”.