Les commerçants carvinois inquiets pour leur avenir
Le dossier d’extension de la galerie marchande du centre commercial régional d’Auchan Noyelles-Godault fait grincer des dents les commerçants des centres-villes environnants. Avec le soutien de leur député-maire, les commerçants carvinois sont bien décidés à faire entendre leur voix. Explications.
«Trop c’est trop et il faut que cela cesse» : c’est par ces mots que Philippe Kemel, député-maire de Carvin, a voulu rassurer une délégation de commerçants conduite par Jeannine Debaisieux, présidente de l’Union commerciale de Carvin, venue le rencontrer en mairie le 16 mai. L’objet de l’inquiétude n’est autre que le projet d’extension de la galerie marchande du plus gros centre commercial régional, celui de Noyelles-Godault.
Avec l’explosion des drives et la guerre sans cesse plus rude des prix face à Internet, les grandes surfaces sont obligées de réagir. La solution qui a été trouvée consiste à diminuer la surface de vente au profit d’une mise en location pour des commerces et des services annexes. «Les centres commerciaux concentrent ainsi l’ensemble de l’activité aux dépens des centres-villes», poursuit Philippe Kemel.
Le projet de l’enseigne consiste à faire passer la surface de la galerie de 9 500 à 18 500 m2. Lors de la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) qui s’était réunie en janvier dernier, «le projet avait été rejeté en première instance par cinq voix contre, une abstention et trois pour», développe Philippe Caudron, élu commerce à la CCI Artois, président de la Fédération des unions commerciales de l’Artois. L’affaire aurait pu s’arrêter là, seulement le groupe Auchan a décidé de faire appel de cette décision qui est passée en CNAC (Commission nationale) le 21 mai. Les commerçants ont alors appris que la commission a autorisé l’extension de la galerie marchande. Ils projettent de saisir la cour administrative d’appel.
Nouvelle dynamique. Face à de tels projets, les commerçants défendent leurs activités et leur métier. Et même si le combat semble perdu d’avance face à la grande distribution, ils veulent faire entendre leur voix et rappellent clairement qu’un emploi créé dans la grande distribution, c’est l’équivalent de sept emplois qui disparaissent dans les petits commerces.
Alors, la très dynamique union commerciale carvinoise a réfléchi à plusieurs solutions pour donner un nouveau souffle à la ville de Carvin. «Cela passera forcément par la proposition de services supplémentaires, de conseils», précise la présidente de l’union commerciale. En parallèle, il faut créer des conditions favorables au développement du commerce de centre-ville. Cela passe par des rues ouvertes, le stationnement gratuit et de grands événements le samedi pour attirer les acheteurs.
Face au combat qui l’oppose à la grande distribution, il ne s’agit pas pour le commerce de centre-ville d’adopter une position frontale, mais plutôt de chercher des associations.