Les clubs verts, enjeu pour demain
La majorité des chefs d’entreprise ont conscience de l’urgence climatique et un nombre croissant prend en compte ce risque dans leur stratégie. Au-delà des déclarations de principe et des mesures cosmétiques, les initiatives pro environnement des entreprises se développent de façon concrète. Des clubs et réseaux liant les dirigeants sur cette thématique apparaissent ci et là. Début d’un phénomène ?
En décembre 2012, la notion de transition écologique apparaît pour la première fois dans la loi française, avec la création du Conseil national de la transition écologique (CNTE). Le concept désigne à l’origine l’évolution de nos modes de vie basés sur l’utilisation du pétrole vers une indépendance complète vis-à-vis de cette ressource. Aujourd’hui, la transition écologique se définit plus largement comme le passage de notre modèle de développement actuel à un modèle respectueux de l’environnement. Depuis 2015, la transition écologique est mentionnée dans le Code général des collectivités territoriales, affirmant le rôle central des acteurs locaux, dont les entreprises, dans ce processus. Votée le 18 août 2015, la loi de transition énergétique pour la croissance verte (n° 2015-992 du 17 août 2015) a pour objectif de remettre l’éco-responsabilité de la France au premier plan, ainsi que de créer, grâce à ces nouvelles pratiques durables, de nouveaux emplois. Cette loi vise également à favoriser l’économie circulaire et à traiter les déchets de manière plus efficace.
Mutualiser les coûts
Dans ce laps de temps de cinq ans, les dirigeants ont dû intégrer dans leur stratégie d’entreprise ce marqueur vert. Dans les clubs et réseaux, on a commencé à parler environnement, d’abord sujet parmi d’autres. Puis des entités dédiées se sont créées dans le but de partager des expériences quant à cette transition écologique en entreprise. Des cercles relationnels où l’on construit également une stratégie de mutualisation des pratiques, où l’on trouve des solutions synergiques. Car au-delà des mesures de bon sens au sein des murs d’une entreprise, les démarches d’envergure sont en revanche moins fréquentes dans la galaxie des TPE. Pour une raison simple : l’effort humain et financier reste important pour des entreprises dont la priorité est d’abord d’assurer leur pérennité. De plus, il est bien souvent à la charge du dirigeant. Le temps passé s’ajoute ici au défaut de liquidités pour pouvoir investir. C’est encore plus le cas dans une année marquée par l’instabilité économique causée par la crise sanitaire du coronavirus. Ces clubs et réseaux teintés de vert brainstorment collectivement autour de la valorisation des déchets, la maîtrise de la consommation d’énergie et des ressources, les achats éco-responsables, l’amélioration des trajets domicile-travail et bien entendu les formes de financement pour entrevoir un accroissement d’énergies renouvelables dans une production, un appui à une démarche d’économie circulaire ou de chimie verte. Malgré les réelles barrières et difficultés, une large majorité de dirigeants d’entreprises comptent mener à court terme des démarches pour réduire leur empreinte carbone.