Les clubs terroir : Tendance ou durable ?

Les clubs terroir : Tendance ou durable ?

Le consommateur est en demande de produits de terroir, naturels, frais, de saison, cultivés ou fabriqués artisanalement au plus près de chez lui. Boosté par ce phénomène, tout un pan de notre économie locale trouve ici de nouvelles opportunités de business. Des producteurs et chefs d’entreprise s’unissent à l’intérieur de clubs et réseaux estampillés circuits courts. Décryptage. 

L’alimentation santé a le vent en poupe, car nous formulons tous le souhait de vivre le plus longtemps possible. Les études prouvent que cela passe par le bien manger. Les nutritionnistes recommandent à tout âge de privilégier des produits au plus près de la nature, subissant le moins de transformations possibles. À cela s’ajoute une préoccupation environnementale et sanitaire en faveur de l’alimentation bio. Les commerçants comme les industriels ont bien compris qu’ils sont face à une tendance de fond qui n’est pas prête de s’arrêter. Après des années d’alimentation industrielle et transformée, les Français sont de nouveau en demande de produits de terroir, naturels, frais, de saison, cultivés ou fabriqués artisanalement au plus près de chez eux. Cela explique le boom du «made in France», mais aussi du «100% local». Pourquoi devrait-on manger à contre-saison alors que l’on peut suivre et respecter les cycles de la nature ? Les consommateurs locavores sont de plus en plus nombreux et ils misent sur les petits producteurs qui trouvent là de nouveaux marchés. Et c’est logique, consommer local est bon pour la planète, donc bon pour l’Homme aussi. Observé sous le prisme lorrain, le phénomène s’affirme. Si 15 % des exploitations agricoles régionales commercialisent leurs produits en vente directe, le tiers des exploitations tirent de ce canal de distribution les trois quarts de leurs chiffres d’affaires : 60 % des producteurs de miel, 40 % de légumes et 33 % de produits laitiers. 70 % de ces ventes se font dans les fermes lorraines, 13 % sur nos marchés, 8 % en tournée à domicile, 4 % en point de vente collectif et 2 % en paniers.

Du souffle pour l’économie de terroir

On voit de plus en plus sur nos territoires se grouper des acteurs de filières, au-delà de leur cadre représentatif et officiel. Dans leur approche, on peut les assimiler à un fonctionnement et à une ambition de club et réseau : défendre un modèle, œuvrer pour un bien commun en cooptant les énergies et les talents individuels. Ce sont les porteurs du locavore – le consommer local – et des circuits courts. Autour de cette terminologie caractérisant une vente devant se limiter à un intermédiaire unique procédant à la vente d’un produit et répondant à une limite de distance entre le producteur et le consommateur ne dépassant pas 150 km, se décline un modèle sous forme de marchés ruraux, de polyculture, d’Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne ou de proximité – les Amap -, d’épiceries locavores, de vente en ligne, de restauration axées sur les productions agricoles régionales… Les petits restaurants affichent «100 % local», «fait maison», «cuisine de terroir» sur leurs cartes. Autant de secteurs relançant l’économie lorraine en zones rurales, dynamisant les entreprises numériques de terroir et permettant de redonner vigueur et espoir à des petits commerces, des producteurs, des artisans, des agriculteurs et des PME qui misent sur leurs régions, leurs bons produits, leurs savoir-faire, en respectant les besoins et les attentes des consommateurs. Ces derniers recherchent un vaste panel de productions agricoles et se tournent également vers les produits en laine, les objets de décoration, d’hygiène ou de beauté. Toute l’opportunité des clubs et réseaux circuits courts est là : surfer sur cette demande exponentielle, travailler collectivement à la rendre davantage visible et pérenniser ce modèle économique de nos campagnes.