Les clients anglais manquent à l'hôtellerie-restauration
Depuis la fin du mois de mars, les arrêts à Calais et Lille sont les grands oubliés de l'Eurostar. Le train a pourtant recommencé à desservir Bruxelles, Paris et Londres depuis la fin du confinement... La situation a provoqué de nombreuses réactions dans les Hauts-de-France.
Le président de Région, Xavier Bertrand, et les maires de Lille et de Calais, Martine Aubry et Natacha Bouchart, ont pris la plume pour défendre les entreprises lésées, principalement dans l’hôtellerie et la restauration. Les élus ont écrit au président de la SNCF pour défendre une liaison «essentielle pour l’attractivité de la région». Ainsi, «de nombreuses PME, qui sont aussi des employeurs majeurs du secteur du tourisme et de l’hôtellerie, ainsi que plusieurs habitants» ont été touchés par l’arrêt, pour l’instant temporaire, de cette liaison.
Un enjeu majeur pour le secteur de l’hôtellerie-restauration
Pour Pierre Nouchi, président départemental de l’UMIH du Pas-de-Calais, vice-président de l’UMIH au niveau régional, l’enjeu est majeur, surtout à Lille : «L’Eurostar amène des gens qui vont passer une nuit, qui vont venir pour le plaisir ou pour le travail. Les premiers touchés, ce sont les hôtels. Les gens qui viennent par l’Eurostar, c’est avant tout pour les affaires. Si quelqu’un vient de Londres pour rencontrer une personne en provenance de l’Allemagne, l’entrevue se fera à Calais.»
Le chiffre d’affaires des entreprises hôtelières dans la cité des Six Bourgeois pourrait être touché à hauteur de 5 à 6%. Pour Lille, la perte pourrait s’avérer plus lourde. L’ancien restaurateur calaisien raconte : «Chez nous, c’était un arrêt le matin et un le soir. Ce qu’on voulait, c’est beaucoup plus que ça. […] C’est surtout sur Lille que ça fait le plus mal. Les Anglais adoraient venir dans la capitale des Flandres. Ils faisaient leurs courses et ils repartaient.» Mais, surtout, ils y passaient la nuit… Et la quarantaine britannique ne va pas davantage arranger les affaires de la région.
De bien âpres négociations
Face à cette situation, les élus réclament un rétablissement de la liaison «dès la levée de la quarantaine britannique». «Quelles que soient les conséquences de la crise de la Covid-19, elles ne doivent faire oublier ni la priorité de l’aménagement du territoire, ni la logique de service public qui doit permettre à des citoyens français et ressortissants européens de vivre et travailler dans ce cadre transfrontalier.» Les négociations autour de ces enjeux majeurs s’annoncent plutôt tendues.