Développement du territoire
Les circuits-courts, un vrai levier pour l’agriculture locale
Le Contrat de Relance et de transition écologique du Chaunois, Pays-Picard, Vallée de l’Oise et de l’Ailette signé en septembre doit notamment permettre le développement des circuits-courts, comme les Amap.
En septembre dernier, la visite dans l’Aisne de Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales a permis la signature d’un Contrat de relance et de transition écologique. Un programme qui vient prendre la suite d’un contrat de ruralité mis en place depuis 2017.
Ce nouveau cadre a pour ambition de fédérer les différentes collectivités du territoire – Chaunois, Pays-Picard, Vallées de l’Oise et de l’Ailette – autour de trois axes prioritaires que sont l’accélération de la transition écologique, le soutien au développement économique, mais aussi à la cohésion sociale.
De grands sujets qui se déclinent ensuite à travers des thématiques aussi vastes que la culture, la pratique sportive, la dynamisation des centres-villes ou encore le renforcement de l’agriculture locale et la montée en puissance des circuits-courts. Parmi ce mode de distribution, l’Association pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap) a été identifiée comme un outil intéressant à développer dans l’Aisne.
100% Amap
« La production maraîchère de la ferme est destinée exclusivement à des Amap. Mais nous n’avions pas d’Amap en propre ici à Coucy, d’où la création fin 2013 d’Au Biô Panier », explique Marie-Claude Morcel, responsable de l’Amap et bénévole au sein de la Ferme de Moyembrie. Pour accompagner le programme de production, chaque adhérent s’engage pour un an.
Chaque vendredi en fin d’après-midi, l’Association organise une distribution de légumes, fromages, yaourts au lait de chèvre issus directement de la ferme. En plus de la production maison, Au Biô Panier propose des volailles, miels, champignons et jus de fruits provenant de producteurs locaux.
L’Amap de Coucy fédère aujourd’hui 16 adhérents, un chiffre qui, comme sur les six autres Amap alimentées par la Ferme de Moyembrie, a tendance à baisser. Ainsi, en 2016, la structure distribuait 131 paniers, cette année, ce chiffre est tombé à 100.
Un groupe de travail dédié
« Nous avons constaté que le recours aux paniers était en baisse partout. Nous avons donc imaginé un groupe de travail pour comprendre pourquoi le modèle était en perte de vitesse », détaille Marie-Claude Morcel. Les travaux devraient débuter prochainement pour apporter des réponses lors du prochain Conseil d’administration prévu en décembre prochain.
« Il faut avoir à l’esprit que l’offre en matière de bio s’est beaucoup développée. Nous avons constaté aussi que de plus en plus d’adhérents avaient décidé de cultiver eux-mêmes leurs légumes. Ce sont donc des gens qui choisissent de ne pas continuer avec l’Amap », pointe-t-elle avant d’évoquer également un besoin d’améliorer la communication. « Il y a encore beaucoup de gens qui ne connaissent pas le principe, il y a un vrai besoin de pédagogie, et il y a sans doute un effort à faire pour améliorer notre visibilité et nous faire connaître »,
concède Marie-Claude Morcel.
La Ferme de Moyembrie, un lieu atypique
Reconnue comme Structure d’insertion par l’activité économique (SIAE), la Ferme de Moyembrie à Coucy-le-Château Auffrique accueille des détenus en fin de peine qui bénéficient d’un aménagement spécifique. Le résident, salarié de la ferme, signe un contrat d’insertion de 20 heures hebdomadaires et reste en moyenne neuf mois. Le travail s’articule autour du maraîchage, de l’élevage de chèvres et de poules, la fabrication de fromages et de yaourts et de l’entretien.
D’une capacité maximale de 20 résidents, la structure accueille aujourd’hui 13 personnes, encadrées par huit salariés. Elle peut également compter sur une cinquantaine de bénévoles, dont un noyau actif d’une vingtaine de personnes. Actuellement, le site recherche un encadrant technique spécialisé dans l’élevage. « Avant ses capacités professionnelles, il est indispensable d’adhérer aux valeurs de la ferme », prévient Marie-Claude Morcel, bénévole et membre du bureau de l’association. 500 personnes ont été accueillies depuis 2000 et 60% des anciens résidents sont en emploi, en formation, en retraite ou ont intégré une communauté Emmaüs trois mois après leur fin de parcours à la Ferme de Moyembrie.