Les chiffres, territoire par territoire

La tendance n’est pas bonne : 2012 ne sera pas une bonne année pour la création d’entreprise. La tendance nationale est baissière et la région vit dans les mêmes perspectives que les autres régions. Dans tous les territoires, la crise de 2008/2009 a laissé des traces. Peu de secteurs d’activité retrouvent le niveau d’avant-crise. Les chiffres présentés sont issus des bases de données de la CC I régionale qu’elle collecte au fil des mois auprès de ses quatre antennes territoriales. Les tableaux, parfois contrastés, livrent des tendances qui serviront aux entrepreneurs à investir les territoires prometteurs.

Les créations pures d’entreprises dans la région ont atteint fin 2011 le nombre de 26 450. La baisse du rythme de création est de 8%. Même la part des auto-entrepreneurs, qui ont formé jusqu’à la moitié des créations globales, est en baisse (-1,5%). Selon les secteurs d’activité, les chiffres sont parfois bons, souvent moyens, et régulièrement médiocres. La crise fait apparaître des creux dans quasiment toutes les branches mais certaines parviennent à tirer leur épingle du jeu sur la période 2007/2011. Sur le territoire consulaire artésien, Arras fait preuve d’une certaine stabilité dans la création : on parlera d’une certaine constance dans les hôtels et les restaurants (autour d’une trentaine de créations annuelles). Les services aux entreprises sont passés par le creux des années 2009/2010 mais sont remontés à un niveau habituel (160 créations) depuis. L’industrie résiste admirablement avec des chiffres allant de 30 créations en 2007 à 38 en 2011. La construction fait le Yo-Yo avec une variation entre 60 et 90 créations annuelles. Les transports et la logistique subissent une lente érosion passant de 27 à 16 créations entre 2007 et 2011. Les services aux particuliers s’offrent une progression continue d’une vingtaine à une trentaine de créations sur la période. Idem pour le commerce de détail : les créations passent de 150 à 100… Enfin, le commerce de gros résiste avec un rythme qui va d’une trentaine à une grosse vingtaine de créations annuelles. Dans le Béthunois, Les hôtels et les restaurants font preuve d’un étonnant dynamisme avec une progression d’une trentaine de créations à une quarantaine sur la période 2007/2012. L’industrie voit son chiffre de créations annuelles divisé par 2 pendant que la construction fait de même avec un rythme de 104 en 2011 contre 99 en 2007. Les transports et la logistique passent de 18 créations en 2007 à 16 en 2011. Les services aux particuliers reviennent à une trentaine de créations annuelles après une percée en 2009/2010 (une cinquantaine). Le commerce de détail s’effondre, passant de 203 à 129 créations entre 2007 et 2011 alors que le commerce de gros résiste tant bien que mal (une trentaine de créations annuelles sur la période). Idem pour les services aux entreprises (150 créations en moyenne sur la période). Les voisins consulaires lensois ne font pas mieux : les hôtels et les restaurants enregistrent une petite cinquantaine de créations annuelles. Les services aux entreprises le sont tout autant avec un rythme qui s’est calé sous les 200 créations annuelles. Les transports et la logistique avoisinent la trentaine de créations tout au long des cinq dernières années. L’industrie a été coupée en deux comme ailleurs… La construction résiste bien, passant de 126 créations annuelles en 2007 à 112. Les services aux particuliers ont perdu en dynamisme (une soixantaine de créations en 2007 contre une quarantaine en 2011). Le commerce de détail décroche fortement (268 créations en 2007 contre 190 en 2011). Le commerce de gros s’accroche à une trentaine de créations par an sur la même période.
La Côte d’Opale à la peine. Sur la Côte d’Opale, les chiffres ne sont pas meilleurs qu’ailleurs dans la région. Le Calaisis continue d’apparaître comme un territoire à la traîne. L’industrie et la construction ont beaucoup souffert : ces secteurs passent respectivement d’une vingtaine à un dizaine de créations pour le premier et d’une cinquantaine à une quarantaine pour le second. Le transport et logistique ont eux aussi bien résisté dans un contexte particulièrement néfaste suite aux problèmes récurrent sur le transmanche : les créations sont de l’ordre de la dizaine. Les services aux entreprises accompagnent la baisse de l’industrie avec un rythme qui tombe à 76 contre 98 cinq ans plus tôt. Quant aux services aux particuliers, ils semblent avoir atteint une crête et stagnent à une vingtaine de créations annuelles. Le commerce de détail s’effondre, passant de 116 à 71 création par an entre 2007 et 2011. Le commerce de gros résiste en maintenant un rythme d’une trentaine de créations annuelles. Idem pour les hôtels et restaurants avec une vingtaine de nouveaux venus. Dans le Boulonnais, les tendances sont du même ordre : les hôtels et les restaurants sont parvenus à accroître leur nombre, passant d’une vingtaine de créations à une trentaine par an. Les services aux entreprises sont aussi en légère hausse avec un rythme de 98 créations en 2011 contre 96 en 2007. Comme partout ailleurs, l’industrie est à la baisse avec une vingtaine de créations l’an dernier contre une trentaine en 2007. La construction est restée stable (autour d’une trentaine de créations) après une percée en 2008 et 2009 (une quarantaine de créations). Les transports et la logistique restent marginales passant de 7 créations en 2007 à 4 en 2011. Les services aux particuliers stagnent de même avec un rythme de 18 créations annuelles. Le commerce de détail chute régulièrement depuis cinq ans avec 122 créations annuelles en 2007 contre 78 en 2011. Le commerce de gros se maintient avec une vingtaine de créations annuelles. Le Dunkerquois semble avoir été moins touché par la crise. Les hôtels et les restaurants gagnent en créations (23 en 2007 contre 36 en 2011). Le commerce de détail fait preuve d’un même dynamisme (126 créations en 2007 contre 142 en 2011). Le commerce de gros enregistre 27 créations en 2007 contre 26 en 2011. La construction n’a pas à avoir honte avec une progression moindre (60 créations en 2007 contre 65 en 2011). Les services aux entreprises sont à la peine mais ne s’effondrent pas (137 créations en 2007 contre 127 en 2011). Même tendance pour les transports et la logistique qui passent de 11 créations en 2007 à 12 en 2011. Idem pour les services aux particuliers qui frôlent la ving-taine de créations annuelles. Seule l’industrie voit fondre un tiers de ses créations annuelles passant de 47 en 2007 à 31 l’an dernier.

Contraste dans le Grand-Hainaut. Dernier arrondissement consulaire de la Côte d’Opale, le Montreuillois ne s’en sort pas mieux que les autres. Les hôtels et les restaurants s’érodent (24 créations en 2007 contre 20 en 2011) tandis que les services aux particuliers chutent de moitié (22 créations en 2007 contre 10 en 2011). Industrie et construction résistent avec une vingtaine de créations annuelles durant la période. Les services aux entreprises suivent la tendance précédente avec 77 créations en 2011 contre 82 en 2007. Commerce de détail et de gros subissent. Le premier passe de 97 créations en 2007 à 53 en 2011 pendant que le second voit également son rythme annuel coupé en deux (19 créations en 2007 contre 7 en 2011).Les transports et la logistique demeurent marginaux avec 2 créations l’an dernier contre 6 en 2007. Le Grand-Hainaut offre divers tableaux de son activité de création. Dans l’Avesnois, les hôtels et les restaurants restent stables avec 34 créations en 2007, 31 en 2011).Les commerces de détail et de gros prennent de plein fouet la crise (144 créations en 2007 contre 96 en 2011 pour le premier et un score de 31 contre 24 pour le second sur la même période). La construction progresse (de 50 à 59 créations annuelles entre 2007 et 2011) pendant que l’industrie flanche (38 créations en 2007 contre 15 en 2011). Les services aux entreprises sont sur la même pente (136 créations en 2007 contre 107 l’an dernier). Les services aux particuliers perdent un tiers de leur rythme annuel (42 créations contre 30 sur la période). Au final, les transports et la logistique perdent la moitié de leur rythme de créations sur la période (de 17 à 9). Les voisins cambrésiens peinent aussi. Le commerce de détail perd 15% dans la création entre 2007 et 2011 (117 contre 101), le “gros” reste parfaitement stable (23) ; la construction progresse (de 43 à 54) ; les hôtels et les restaurants sont immobiles (23) ; l’industrie, elle, freine (de 22 à 15 créations sur la période) ; les services aux entreprises progressent pourtant (89 à 95 après une décrue en 2008, 2009 et 2010). Les services aux particuliers perdent du terrain (31 contre 22) et les transports et la logistique voient leur rythme amputé de plus de la moitié (17 contre 8). Pour le Valenciennois, et en ce qui concerne le commerce de détail et de gros, les créations respectivement passent de 195 à 191 pour le premier et de 45 à 40 pour le second. La construction stagne aussi (109 contre 112 entre 2007 et 2011). L’hôtellerie-restauration croît (41 à 56) pendant que l’industrie baisse comme ailleurs : 69 créations contre 51… Les services aux entreprises augmentent de 20% (199 créations contre 232 l’an dernier). Les services aux particuliers ont peut-être atteint une crête car ils baissent de presque moitié (70 contre 39). Les transports et la logistique font de même (29 créations contre 16 sur la période).

Grand-Lille. Le dernier territoire, très marqué par les services, s’en sort assez bien. La partie purement flamande de la zone Grand-Lille (Armentières-Hazebrouck) donne à voir un sombre tableau : les commerces de détail et de gros sont à la peine sur la période étudiée, de 115 créations à 91 (pour le détail) et de 30 à 29 créations (pour le gros). La construction est également en baisse (58 créations contre 49). Les hôtels et les restaurants tirent la langue (33 contre 22) et l’industrie ne déroge pas à l’hécatombe régionale (34 contre 11) tandis que les services aux entreprises suivent la même pente (125 contre 102). Les services aux particuliers font de même (49 contre 26). Les transports et la logistique affichent 10 à 15 créations. Dans le Douaisis, les tendances sont semblables. Les commerces de détail et de gros ont des rythmes inversés (hausse de 18 créations à 25 entre 2007 et 2011 pour le second, et baisse de 172 à 96 pour le premier). La construction baisse (75 créations contre 60). Les hôtels et les restaurants progressent (de 20 à 27). L’industrie s’effondre (de 36 à 12 créations). Les services aux entreprises et aux particuliers sont étals. Les transports et la logistique plongent de 22 créations à 12. L’audomarois et le Ternois ne sont pas en reste : commerce de détail et de gros chutent fortement (108 à 83 pour le premier, 20 à 7 pour le second). Construction et Industrie suivent la même tendance pendant que les services, tant aux entreprises qu’aux particuliers, imitent le mouvement. Seule l’hôtellerie- restauration sort du lot avec une légère hausse (5 établissement de plus sur les cinq ans étudiés). Pour finir, Grand-Lille : la capitale consulaire a le commerce en berne car le détail perd 40% (1 136 créations en 2007 contre 746 en 2011). Le gros chute d’un quart (380 à 190 sur les mêmes années). La construction est du même tonneau (533 contre 382). Tout comme l’industrie (225 contre 80) et les services aux entreprises (1 850 contre 1 450) et aux personnes (281 contre 200). Ajoutons les transports à la triste liste (140 contre 121). Une seule et bonne note : l’hôtellerierestauration qui progresse avec 309 créations l’an dernier contre 270 cinq ans plus tôt.