Les chefs d’entreprise touchés de plein fouet
L’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, réalisé par l’association GSC et la société Altares, tire la sonnette d’alarme sur la situation plus qu’inquiétante de l’emploi des chefs d’entreprise. Dans le Grand Est, l’an passé plus de 3 700 femmes et hommes chefs d’entreprise avaient perdu leur emploi. 2020 devrait voir les compteurs monter en flèche avec en toile de fond la protection du dirigeant.
3 772 femmes et hommes chefs d’entreprise de la région Grand Est ont perdu leur emploi en 2019 ! Constat tiré par l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs réalisé par l’association GSC et la société Altares, expert de l’information sur les entreprises. La crise actuelle ne laisse rien présager de bon pour l’année en cours. «Combien d’entreprises mettront la clé sous la porte après cette crise ? Nous ne le savons pas encore mais la situation est catastrophique pour ces femmes et hommes chefs d’entreprise. Les mesures économiques annoncées par le gouvernement pour les soutenir sont un premier pas. Mais cette crise doit nous servir d’électrochoc sur l’ensemble des territoires», explique Anthony Streicher, le président de l’association GSC. «Après cette catastrophe, la nécessité de protéger les entrepreneurs n’est plus à prouver. Il sera désormais criminel de ne pas informer et encourager les entrepreneurs à anticiper les risques liés à la perte d’emploi. L’ensemble des réseaux d’accompagnement de la région Grand Est doivent informer encore et encore les dirigeants sur les conséquences de cette perte d’activité et des solutions d’assurances perte d’emploi qui existent. C’est notre responsabilité sociale à tous.»
Effets dévastateurs
Un tirage de sonnette d’alarme jugé plus que nécessaire car pour l’association GSC «l’indemnisation en vigueur depuis le 1er novembre 2019 avec la loi «Avenir Professionnel» n’est pas à la hauteur pour ces entrepreneurs qui se retrouvent en situation de chômage. Une prise de conscience de l’ensemble des parties prenantes doit avoir lieu pour que la protection des chefs d’entreprise devienne une priorité.» Si les fermetures annoncées ou à prévoir touchent les collaborateurs de ces structures (avec toutes les conséquences sociales qui en découlent), la situation du chef d’entreprise est loin d’être à envier. D’après les chiffres de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, l’âge médian des dirigeants impactés par le chômage l’an passé s’établit à 46,3 ans. «Les effets dévastateurs du Covid-19 laissent penser que toutes les tranches d’âges seront impactées cette année. Les secteurs les plus touchés l’an passé dans la région comme la construction, le commerce, l’hébergement ou encore la restauration devront également faire face à de nouvelles difficultés en 2020. Ces secteurs représentaient déjà plus de la moitié des pertes d’emplois du Grand Est en 2019 avec 937 entreprises impactées dans le commerce, 789 sociétés liquidées dans la construction et 558 dans le secteur de l’hébergement et de la restauration.» Au rythme où vont les estimations des défaillances d’entreprises, le pire reste à venir. «Le nombre de défaillances a reculé continuellement chaque mois l’an passé et s’est même accéléré en début d’année. Cette crise incomparable a rebattu les cartes», assure Thierry Millon directeur des études chez Altares. Au niveau national, 150 000 TPE ont évité le dépôt de bilan grâce, notamment, au recours au PGE (Prêt garanti par l’État). Reste à savoir si cela sera réellement suffisant pour sauver durablement des milliers d’entrepreneurs de la cessation de paiement. Pas sûr !
L’association GSC à la loupe
Depuis plus de 40 ans, l’association GSC se donne pour mission d’informer et de sensibiliser les chefs d’entreprise des risques de leur situation et plus particulièrement la perte d’emploi. La GSC est la réponse élaborée par les organisations patronales pour faire face au besoin de protection chômage des indépendants. L’association GSC est l’association qui a souscrit le contrat d’assurance de groupe GSC auprès d’un pool d’assureurs (Groupama, Allianz, Generali, SMABTP). Elle est administrée par le Medef, la CPME et l’U2P qui l’ont conçue en 1979. Elle veille aux intérêts des dirigeants affiliés au régime. La gestion du régime a été confiée à Groupama – GAN Assurances.