Les champions de la croissance sous les feux de la rampe

Les 45 PME ayant participé à cette 12e édition de la course aux entreprises les plus performantes en termes de progression d’activité ont enregistré une croissance moyenne de chiffre d’affaires de 227% sur ces cinq dernières années.

Optimisme lucide ou simple rêverie ? «Malgré la crise, la croissance en Europe est encore possible !», martelait en septembre dernier Jean-Yves Morisset. L’associé Deloitte région Nord, responsable du palmarès Deloitte Technology Fast 50 région Nord, va plus loin en affirmant que la «croissance a de l’avenir». D’où, d’ailleurs, le thème du palmarès 2012 du cabinet de conseil et d’audit cette année : le «futur de la croissance».

Dans le contexte actuel de crise de l’endettement, ce ne sont pas les prévisions de croissance des Etats qui invitent à l’optimisme. Qu’en est-il des performances des entreprises, les acteurs de terrain? Pour son édition 2012, le palmarès Deloitte Technology Fast 50 ne dément pas sa réputation d’indicateur d’une certaine bonne santé des entreprises. Pour la zone Nord/Picardie, trois chiffres résument cette 12e édition : les 45 PME ayant osé relever le défi représentent 11% du total des candidats à l’échelle nationale et ont enregistré en moyenne une croissance de 227% ces cinq dernières années. Légèrement en deçà des performances de 2011 : 52 candidats pour une croissance moyenne de 276%. Ineat conseil, le champion régional 2012, a réalisé 1 662% de croissance sur cinq ans. C’est également en deçà du record de Compario, grand lauréat 2010, avec 2 307%. Mais c’est la confirmation que la dynamique de croissance est loin de s’être complètement essoufflée. C’est peut-être aussi oublier que depuis l’an dernier, le Fast 50 a resserré son positionnement ouvrant la compétition aux seuls développeurs de technologies. «Nous sommes dans la technologie pure», aime à dire Jean-Yves Morisset.  C’est surtout la démonstration que l’optimisme n’est pas qu’un leurre : la croissance reste encore possible.

 

Sept lauréats

 

Dans le détail, sept entreprises ont, les premières, franchi la ligne d’arrivée. Derrière Ineat conseil (voir p. 5), Tutor (voir p. 5), constructeur et exploitant de fibres optiques à Amiens, réalise 1 231%. Phocéis (voir p. 6), dont l’activité a connu quelques évolutions, se classe 3e à 782% de croissance. Generix Group récidive en remportant à nouveau le prix Nyse Euronext mais aussi le prix ETI (entreprise de taille intermédiaire). Les prix Oséo, Coup de cœur du jury et Picom échoient respectivement à Etinéo (p. 6), Intellitech (p. 7) et Idées-3Com (p. 9).

La prédominance dans le top 7 du secteur des logiciels et informatiques n’est que le reflet de la participation dans sa globalité. Un peu plus de six entreprises candidates sur dix sont issues de ce secteur d’activité. Suivent derrière le secteur de l’Internet, médias et divertissement en ligne à 15% et celui du biotech à 9%.

Interrogés sur le facteur clé qui tire la croissance et sur le sens à donner au thème du «futur de la croissance», les chefs d’entreprise dans leur unanimité ont eu un mot : l’innovation. «C’est éviter de couper les budgets innovation dans l’actuel contexte économique difficile», répondait Julien Saumande de Phocéis. François Lavaste, dirigeant de Netasq, lauréat l’an dernier, affirme : «Futur, croissance et innovation sont indissociables.» Ne dit-on pas que l’innovation d’aujourd’hui c’est l’emploi de demain ? L’innovation également au cœur du débat sur la compétitivité hors coût en cours actuellement en France.

Les champions de cette année, célébrés hier soir à EuraTechnologies, devraient prendre de la hauteur en compagnie d’un autre champion : Jean Galfionne, médaillé d’or du saut à la perche aux JO d’Atlanta, reconverti dans une autre discipline sportive, la voile.

 

Encadré :

 

Que deviennent certains des lauréats 2011 ?

Environ 40% des 45 entreprises candidates de cette année n’avaient pas été de la course l’an dernier. Parmi celles qui n’étaient pas sur la ligne de départ cette année, Mexel indutries. La lauréate du 1er prix 2011 poursuit à Verberie (Oise) son développement dans le secteur de la production d’émulsions. Netasq, spécialiste de la sécurité informatique à Villeneuve-d’Ascq, prix Grandes Entreprises (désormais prix ETI), est sur le point d’être rachetée par une filiale d’EADS. «Nous resterons autonomes», fait toutefois savoir François Lavaste, le dirigeant de Netasq. A-Volute, spécialisée en son 3D (Villeneuve-d’Ascq), prix Coup de cœur, vient d’ouvrir une agence à Taïwan. Quant à SMS box, spécialiste de l’envoi massif de SMS (La Madeleine), 3e prix, elle devrait terminer 2012 sur une progression de 40% de son activité.