Agriculture
Les chambres d’agriculture en mode intelligence collective
Nom de code : Fair’Réseau T. Signe particulier : étendard organisationnel version intelligence collective des dix Chambres d’agriculture du Grand Est. Objectif : permettre aux entrepreneurs-agriculteurs de faire face aux mutations du secteur en abattant la carte des synergies et du partage des savoir-faire. Décryptage à l’occasion d’une journée de présentation au Domaine de l’Asnée à Villers-lès-Nancy, le 2 novembre.
Partager,
développer, mutualiser ! C’est le triptyque affiché de Fair'Réseau'T, nouvel
outil et organisation version intelligence collective de la Chambre régionale
d’agriculture Grand Est. «Fair’ Réseau T, c’est partager et mutualiser les
compétences en structurant notre organisation, nos outils, nos compétences et
les savoir-faire sur notre territoire de telle sorte qu’on puisse avancer, se
dégager du temps et profiter des nombreuses connaissances sur le territoire»,
explique Denis Nass, vice-président de la Chambre régionale d’agriculture Grand
Est en charge du dossier Fair'Réseau T. Avec ses acolytes des dix chambres
d’agriculture de la région, il a participé à une journée de présentation de
cette nouvelle organisation, le 2 novembre dernier, au Domaine de l’Asnée à
Villers-lès-Nancy. «Aujourd’hui, les mutations dans notre secteur sont
nombreuses, il est devenu indispensable de partager les compétences, de faire
fonctionner les synergies. Dans chacun de nos territoires, nous avons des
connaissances, des pépites, des savoir-faire, il faut renforcer notre travail
en commun !» Transition énergétique, numérique, la nouvelle loi PAC
(Politique agricole commune), ou encore la problématique de la transmission des
exploitations (un agriculteur sur deux dans la région est en âge de partir en
retraite : NDLR) les sujets sont nombreux. Depuis la création (contrainte
et forcée, régionalisation oblige) en 2019 de la Chambre régionale d’agriculture
Grand Est, l’organe consulaire s’est mis en ordre de marche sur un territoire
XXL.
Fonctionnement en mode start-up
Chaque territoire est différent et cette diversité doit être prise comme une force indéniable. Prendre le meilleur dans chaque territoire pour en faire bénéficier les autres, c’est un peu l’un des axes majeurs de Fair’Réseau T. L’organisation se veut transverse avec la région, les départements et aujourd’hui le réseau Fair’Réseau T. «C’est de l’intelligence collective avec un fonctionnement en mode start-up», assure Xavier Lerond, le président de la Chambre d’agriculture de la Moselle. L’organisation du réseau s’articule autour de six pôles «autonomes dans leurs décisions et complémentaires dans leurs stratégies.» Trois pôles, dits, marchés. Le pôle Entrepreneurs, centré sur les métiers et les activités s’intéressant notamment à la transition numérique ou encore à l’optimisation des productions. Un pôle Citoyen où les thèmes de l’emploi-formation, les circuits courts ou encore l’agritourisme sont ciblés. Un pôle Collectivités et Grands comptes avec en ligne de mire «la co-construction de projets et le développement d’intervention auprès des différentes collectivités.» Trois pôles internes viennent compléter les pôles Marchés. Un pôle Ressources : ressources humaines et sociales, formation des collaborateurs en passant par l’ingénierie financière et le marketing). Un pôle IRD (Innovation Recherche et Développement) : prospectives multi domaines, construction d’outils servant de base aux conseils nécessaires aujourd’hui et surtout demain. Et un pôle Représentation : animations des instances des chambres du réseau, organisation de la représentation en passant par le lobbying. «Il est certain que cette approche peut bousculer les croyances et les habitudes de certains de nos ressortissants. Aujourd’hui, nous n’avons plus le temps d’attendre ! Le travail en réseau est primordial. Il nous faut échanger plus rapidement», assure Jean-Luc Pelletier, le président de la Chambre d’agriculture de la Meuse. La machine est lancée, l’essaimage est en cours, restera à récolter…
L’agriculture dans la région
Avec plus de trois millions d’hectares de SAU (Surface agricole utile) soit 54 % du territoire, le Grand Est s’affiche comme la première région française pour les superficies et la production des céréales et des oléoprotéagineux et la deuxième région pour la production de blé tendre, de maïs, de betteraves et de pommes de terre. 45 800 exploitations agricoles sont recensées (dont 16 160 exploitations viticoles). Au total le secteur emploie (entreprises de travaux agricoles comprises) un peu plus de 203 000 salariés.