Les CCI régionales se rencontrent

Lors de la conférence de presse, de gauche à droite, Jacky Lebrun, président de la CCI Picardie, Philippe Vasseur, président de la CCI Nord de France, et Edouard Magnaval, président de la CCI Artois.
Lors de la conférence de presse, de gauche à droite, Jacky Lebrun, président de la CCI Picardie, Philippe Vasseur, président de la CCI Nord de France, et Edouard Magnaval, président de la CCI Artois.
D.R.

Lors de la conférence de presse, de gauche à droite, Jacky Lebrun, président de la CCI Picardie, Philippe Vasseur, président de la CCI Nord de France, et Edouard Magnaval, président de la CCI Artois.

Dans la perspective de la fusion administrative éventuelle des Régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie, Jacky Lebrun, président de la CCI Picardie, et Philippe Vasseur, président de la CCI Nord de France, ont pris l’initiative de réunir à Arras les présidents des CCI territoriales des deux régions pour échanger avec eux sur l’état des lieux et les coopérations potentielles entre les deux réseaux consulaires. Par ailleurs, les présidents ont convenu de réunir à nouveau en Picardie leurs collègues pour progresser sur des projets communs, surtout lorsque le texte de loi gouvernemental sur la fusion des régions aura été adopté par le Parlement. Ils feront alors le choix d’en étudier les conséquences sur l’activité des réseaux consulaires respectifs dans le seul intérêt des entreprises qu’ils représentent.

Des coopérations déjà établies. Les présidents de CCI constatent que sur certains sujets les deux réseaux travaillent ensemble : on peut citer le domaine ferroviaire et le textile avec les pôles de compétitivité i-Trans et UP-tex. Des sujets d’avenir comme le canal Seine-Nord Europe ont déjà conduit à des prises de position communes en faveur de ce lien fluvial vital pour les deux régions. Il en est de même pour activer des solutions nouvelles pour le fret ferroviaire. Il était également apparu intéressant de caractériser chacun des territoires sur le plan économique.

La situation économique des deux régions. Le Nord-Pas-de-Calais a une densité de population beaucoup plus élevée que la Picardie (19 339 km2, 98 habitants/km2, 2 291 communes et 87 EPCI pour la Picardie ; et 12 414 km2, 325 hab/km2, 1 545 communes et 53 EPCI pour le Nord-Pas-de-Calais). Par ailleurs, la Picardie fait face à un solde migratoire négatif moins marqué. Concernant le marché du travail, les taux de chômage sont supérieurs à la moyenne nationale, et on constate qu’il y a un nombre de chômeurs longue durée plus important en Nord-Pas-de-Calais. La Picardie comprend 129 410 établissements actifs pour 250 490 en Nord-Pas-de-Calais, dont 43 000 inscrits au RCS (104 000 en Nord-Pas-de-Calais). Point positif, les deux régions affichent des taux de création supérieurs à la moyenne française avec un avantage pour le Nord-Pas-de-Calais.

 Des filières stratégiques. On recense des filières stratégiques communes aux deux régions : mobilité durable (ferroviaire), énergie, biochimie et agroalimentaire. La Picardie distingue des filières «matures» et émergentes. Dans les «matures» sont listés dans la mobilité et l’urbanicité : conception et production de véhicules et sous-ensembles, matériaux et assemblages innovants pour l’industrie, le bâtiment et les véhicules, systèmes énergétiques intelligents ; dans la bioéconomie et la bioraffinerie : alimentation humaine et animale, agro-industrie et chimie végétale, agromachinisme et agriculture de précision, bioénergies/ méthanisation agricole. Les filières émergentes comprennent la chirurgie reconstructrice et santé/technologie, véhicules intelligents et systémiques de la mobilité des voyageurs et marchandises, et innovation sociale.

Le Nord-Pas-de-Calais distingue des domaines d’activités stratégiques (DAS) : transports et écomobilité, santé et alimentation, ubiquitaire et Internet des objets, chimie, matériaux et recyclage, images numériques et industries créatives, et énergie ; et les spécialisations intelligentes (SI) : infrastructures et systèmes ferroviaires, ingrédients naturels à visée santé, développement et valorisation des ressources aquatiques durables, commerce de demain vers de nouvelles formes d’échanges et de consommation, textiles polymères et composites, conception et applications de produits biosourcés, et développement des composants et chaînes électriques courant fort.

 Des infrastructures transrégionales. L’autoroute Lille Paris (A1) draine entre 70 000 et 200 000 véhicules sur chaque tronçon, la problématique de congestion ne peut être traitée qu’au niveau transrégional. Il en est de même pour les infrastructures et services ferroviaires (grande vitesse, liaisons TER entre régions, lignes intercités, etc.). Le projet d’autoroute ferroviaire Atlantique au départ du Nord-Pas-de-Calais, traversant la Picardie et allant jusqu’à la frontière espagnole, est toujours d’actualité, la CCI Nord de France ayant rendu un avis sur ce projet au cours du mois de juillet. Naturellement, le canal Seine-Nord Europe fait l’objet de toutes les attentions et espoir des deux présidents de CCI régionales.