LES CARNETS DE KAÏA
L’association propose chaque mois des articles publiés sur le Web réimprimés dans de petits carnets au design léché. Les carnets de Kaïa, disponibles sur abonnement ou en librairie s’apprêtent à fêter leur un an.
En juillet 2017 arrivait sur le site de crowfounding Ullule une drôle d’initiative : les carnets de Kaïa. L’Amiénoise Alice Bodineau et les Lyonnais Cé- cile Almonté, Marta Dabrowska et Jérémie Poiroux souhaitaient donner une deuxième vie à des articles publiés sur le Web en les imprimant chaque mois dans de petits carnets. « Quelques mois avant la collecte, Jérémie, que j’avais rencontré pendant mes études, m’avait parlé de cette idée. Nous sommes tous les quatre très connectés mais aussi très attachés à l’objet papier », note Alice Bodineau, Co-présidente de l’association. « Sur le Web il y a énormément de plates-formes qui proposent des reportages longs mais l’offre de presse en ligne est énorme et il est difficile de s’y retrouver. Là cela permet d’offrir une deuxième vie à des articles », poursuit-elle. Les carnets de Kaïa – diminutif d’Anna Politkovskaïa, journaliste russe assassinée en 2006 à Moscou- proposent donc chaque mois un récit sélectionné par l’équipe qui a été publié auparavant par l’un des cinq médias partenaires. « La sélection se fait selon nos envies mais nous communiquons beaucoup avec nos abonnés », souligne Alice Bodineau. Imprimés en France, les carnets de Kaïa sont aujourd’hui également disponibles dans des librairies comme Martelle et l’association est actuellement en train de mettre au point un coffret pour les un an de Kaïa. « C’est vraiment un très gros engagement pour nous parce que c’est une association et que nous avons tous un travail à côté. Il a fallu se familiariser avec le milieu de l’imprimerie qui est particulièrement complexe par exemple », ajoute Alice Bodineau. Mais l’initiative rencontre un écho favorable et l’équipe, invitée aux dernières Assises du journalisme a pu faire des rencontres porteuses. Côté abonnements, les Carnets de Kaïa peuvent compter sur plus d’une centaine de fidèles lecteurs dont les profils et âges différents continuent d’étonner les membres de l’association.
PORTER DES PROJETS UNIQUES
« Aujourd’hui ma plus grande envie pour l’association c’est que l’on puisse continuer. Pour cela il faut que nous trouvions de nouveaux abonnés. Kaïa a vocation à mettre en avant un journalisme différent où l’on prend le temps de réfléchir et de d’explorer un sujet. Je pense vraiment qu’il y a un intérêt pour ça. Nous avons aussi envie de monter de petits projets d’édition », confie Alice Bodineau. Les carnets de Kaïa ont d’ailleurs déjà commencé à se diversifier puisqu’ils proposent également à présent des récits portés par des journalistes et non plus uniquement par des plates-formes.