Les Canalous, acteur du tourisme fluvial et durable
Les Canalous, premier constructeur-loueur de bateaux habitables en France, ont ouvert leur nouveau chantier naval au public les 9 et 10 avril, en profitant pour fêter ses 40 ans d’activité. En plus de découvrir les coulisses de la fabrication d’une embarcation, cette visite a été l’occasion de comprendre comment l’entreprise entend verdir sa flotte.
Peu à peu, le canal de Bourgogne a perdu de son trafic fluvial, les entreprises lui préférant les routes ou le train. Devant cette désinfection, René Carignant, ébéniste, et son fils Claude, ont eu l’idée en 1981 de lui rendre une certaine fréquentation grâce au tourisme. En 1982, les Canalous louaient leur premier bateau pour découvrir la région au fil de l’eau et créaient leur propre chantier naval en 1989. 40 ans plus tard, l’entreprise exploite directement une flotte de 300 bateaux répartis sur 17 bases en France et s’appuie sur des partenaires pour proposer des départs depuis 40 bases en Europe.
Dès l’âge de 14 ans, Alfred Carignant mettait lui aussi la main à la pâte tous les étés en nettoyant les bateaux. Il prend la direction générale en 2013 et la présidence en 2017 de cette entreprise familiale qui compte 60 collaborateurs pour 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. En octobre 2020, il fait face à un incendie qui détruit l’atelier de montage. « Nous avons décidé de reconstruire sur le même site mais il fallait que cela soit fait rapidement pour ne pas perdre plusieurs saisons. »
Un chantier mieux adapté
Après avoir investi deux millions d’euros dans un nouveau bâtiment de 1 700 m² et de nombreux équipements d’ébénisterie et un imposant pont roulant, Les Canalous ont présenté leur chantier naval flambant neuf au grand public les 9 et 10 avril. « Le chantier est un outil pour l’activité de location. Nous améliorons nos bateaux grâce aux avis de nos clients sur le confort ou la manœuvrabilité mais aussi de nos équipes sur l’entretien et la durabilité » précise Alfred Carignant.
Grâce aux dix salariés qui interviennent dans les ateliers, l’entreprise se montre réactive pour imaginer les bateaux de demain. Elle planche d’ailleurs sur un futur navire à hydrogène qui pourrait sortir du chantier naval dès le mois de mai pour rejoindre la flotte de Digoin au cours de la saison estivale. « Notre clientèle est sensible à la nature et l’environnement, loin du tourisme de masse. »
Naviguer proprement
Bien qu’elle n’utilise pour l’heure que des moteurs de 50 chevaux pour des bateaux de 15 mètres, son récent audit carbone met toutefois l’accent sur leur impact environnemental. « Une motorisation électrique est moins bruyante et créé moins de vibrations qu’un moteur thermique » explique Alfred Carignant. Depuis trois ans, les Canalous ont ainsi mis à l’eau un bateau électrique en Alsace grâce aux bornes installées sur le parcours par Voies navigables de France.
« Son autonomie d’une journée en moyenne dénature l’expérience et créé une contrainte puisque nos clients perdent la liberté de s’amarrer partout dans la nature, ils doivent recharger et attendre. »
Avec le projet de bateau à hydrogène, les Canalous espèrent lever ce frein en embarquant une autonomie pouvant aller jusqu’à une semaine. « Nous travaillons sur un prototype de bateau avec une autonomie à la journée pour valider le concept, la sécurité et l’entretien par nos équipes avant de basculer sur un modèle habitable. » Alfred Carignant espère présenter ce modèle innovant au cours des salons nautiques prévus en fin d’année.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert