Les buralistes continuent leur transformation

Le fonds de transformation des buralistes, outil mis en place depuis 2018 par l’État et la Confédération des buralistes pour accompagner cette profession dans sa mutation, doit prendre fin en décembre prochain. Il pourrait être prolongé dans les années à venir. C’est du mieux l’objectif affiché de Philippe Coy, le président de la Confédération des buralistes venu en Meurthe-et-Moselle la semaine dernière pour prendre connaissance des bienfaits de l’utilisation de ce fonds.

Philippe Coy (à droite), le président de la Confédération des buralistes s’est rendu au bar-tabac-presse «Steph & Delph» à Badonviller pour se rendre compte de l’efficience du fonds de transformation de la profession.
Philippe Coy (à droite), le président de la Confédération des buralistes s’est rendu au bar-tabac-presse «Steph & Delph» à Badonviller pour se rendre compte de l’efficience du fonds de transformation de la profession.

Le percolateur crache ses espressos à une cadence soutenue pour satisfaire le besoin en caféine des habitués venus acheter, comme chaque matin, leur journal quotidien et pour un bon nombre faire leurs provisions journalières de tabac. Au fond, dans une ambiance conviviale, les adeptes du tiercé débutent leur analyse et pronostic du jour. Il est 9 h 15 à Badonviller chez «Steph & Delph», le bar-tabac-presse de Delphine Schmidt-Thierry et Stéphane Scortegagna accueille son lot quotidien de clients. Les deux cogérants sont inscrits dans la démarche du fonds de transformation des buralistes. Les 90 000 € d’investissements qu’ils ont mis en œuvre pour relocaliser leur établissement de 120 m² sur une cellule commerciale adjacente à un Carrefour express avec parking adapté seront, en toute logique, pris en charge à hauteur de 40 % maximum (dans la limite de 33 000 €) par ce fonds mis en place en 2018 par l’État et la Confédération des buralistes. «Ce fonds a été créé pour permettre aux buralistes d’anticiper les attentes sociétales et les tendances de la consommation en réinventant leur point de vente et en déployant de nouvelles activités», explique Philippe Coy, le président de la Confédération des buralistes, le 27 avril à l’occasion de sa venue en Meurthe-et-Moselle pour prendre la température du terrain du déploiement et de l’efficience de ce fonds chez ses adhérents. Badonviller, Lunéville, Nancy et une réunion à l’Association des maires de Meurthe-et-Moselle à Laxou (avec laquelle la confédération meurthe-et-mosellane a signé un partenariat en 2019), ont été les étapes du jour pour faire (re)connaître cette stratégie de transformation du réseau des buralistes.


DAB en phase de tests

«Aujourd’hui, 30 % de nos 183 adhérents sont dans le démarrage pour obtenir ce fonds», assure Hervé Garnier, le président meurthe-et-mosellan des buralistes. Avec la chute brutale de la vente de tabac, la transformation entamée des buralistes depuis plusieurs années doit continuer à s’accélérer. «Notre force aujourd’hui réside dans la diversification de notre offre. C’est tout simplement vital.» À côté des services aujourd’hui traditionnels de distribution de la presse, des jeux, des différents paiements de proximité de certains impôts et factures de la Direction générale des finances publiques, le dépôt et retrait de colis ou encore des services de néo-banque, d’autres expérimentations sont en cours. Au niveau national, une vingtaine de buralistes sont en train de tester la mise en place de DAB (distributeurs automatiques de billets) pour encore, et toujours, intensifier cette diversification et répondre à la réimplantation des services de proximité. La phase de tests devrait s’achever à la fin du premier semestre. Une généralisation à tout l’Hexagone pourrait alors s’opérer : «notre plan de transformation, ce n’est pas nous renier mais il nous permet d’évoluer. Nous nous positionnons aujourd’hui comme de véritables commerçants d’utilité locale. C’est pour cela que nous travaillons étroitement avec les collectivités locales pour renforcer notre ancrage territorial», continue Philippe Coy. Reste à faire perdurer ce fonds de transformation. Il arrive à terme à la fin de l’année. «Notre objectif est de convaincre le futur gouvernement de le faire perdurer et de le reconduire tout en l’améliorant, notamment, en le fléchant particulièrement sur les zones rurales.» La transformation continue...

AG de la Fédération 54 le 11 juin

Le fonds de transformation et son éventuelle reconduction devraient être de nouveau mis en avant le 11 juin ! À cette date, la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle annonce la tenue de son assemblée générale au domaine du Val Fleuri à Liverdun. Philippe Coy, le président de la Confédération nationale des buralistes, devrait être, de nouveau, présent.