Les bateaux d'Eurotunnel gagnent une manche

Le tribunal d’appel de la concurrence (CAT) britannique a cassé, le 4 décembre, la décision de la Competition Commission qui, le 6 juin dernier, avait interdit à MyFerryLink (filiale de Groupe Eurotunnel) de poursuivre ses traversées entre Calais et Douvres. Récit d’une folle année pour les ex-SeaFrance.

"Raphael Doutrebente, directeur adjoint de MyFerryLink".
"Raphael Doutrebente, directeur adjoint de MyFerryLink".

 

CAPResse 2013

Raphael Doutrebente, directeur adjoint de MyFerryLink.

 

 

«C’est une décision bien plus favorable que ce que nous attendions. On a 600 familles qui vont passer un bon Noël», se réjouit Raphael Doutrebente, directeur général de MFL. Petit rappel : le 20 août 2012, la compagnie MyFerryLink affrète trois des quatre navires de SeaFrance, rachetés quelques semaines auparavant par Eurotunnel, sous réserve (dixit le tribunal de commerce) que le gestionnaire du tunnel les garde au moins cinq ans. Au printemps de la même année, la compagnie DFDS Seaway est la première à lancer deux navires sur le Détroit, profitant de l’arrêt de SeaFrance en novembre 2011. Pourtant, c’est Eurotunnel qui parvient à l’emporter sur DFDS pour l’achat des navires de l’ex-compagnie maritime de la SNCF. La guerre larvée dure depuis et elle se livre désormais face aux tribunaux anglais. En juin dernier, la Competition Commission britannique enjoignait Eurotunnel à vendre ses navires pour cause de «position dominante sur le transmanche». C’est cette décision qui a été cassée par la cour d’appel du tribunal. «Depuis une année, le marché a fonctionné avec trois opérateurs. La concurrence est totalement respectée ; les activités d’Eurotunnel dans le ferroviaire sont totalement séparées du maritime», avance le directeur adjoint.

Un premier mois bénéficiaire l’été dernier. «Le consommateur est gagnant. MyFerryLink a montré son utilité sur le marché maritime», a déclaré Jacques Gounon, PDG d’Eurotunnel. Et le succès n’est pas loin quand on lit les chiffres de MFL : 8% de parts de marché sur le fret, un peu plus de 10% sur les passagers. Surtout, un premier mois a dégagé du résultat, en août dernier. «Au bout d’un an d’existence, on peut être fiers», se félicite Raphael Doutrebente.  Et les 26 et 27 novembre derniers, les records de transport de camions tombaient : 1 513, 1 569… MFL vise un équilibre total pour 2015 ou 2016. Dans cette affaire, Eurotunnel a marqué des points. Concernant le marché sur le Détroit, une flotte minimale de trois navires dans un marché avec trois concurrents peut tout à fait fonctionner.