Les 1 000 premiers robots d'Amazon Boves opérationnels

50% des 107 000 m² du site Amazon de Boves (Somme) sont robotisées et désormais opérationnels de bout en bout pour les mille salariés de l'entrepôt. Le reste de l'entrepôt achèvera sa robotisation d'ici la fin de l'année, en prévision du pic d’activité. La première phase avait commencé en avril 2024. Cela représente un investissement de 110 millions d'euros. L'objectif pour Amazon est d'augmenter de 40% la surface de stockage de ce site sur la même superficie, alors que des centaines de milliers de colis sont déjà expédiés chaque jour. «Nous allons embaucher 300 nouveaux salariés en 2025, dévoile Josselin Broux, directeur du site depuis quatre ans. Nous allons atteindre les 1 300 employés sur l'entrepôt. Si on regarde sur la région des Hauts-de-France, il y a 6 000 CDI chez Amazon avec trois centres de distribution, un centre de tri et trois agences de livraison. Depuis 2010, 4,3 milliards d'euros ont été investis par Amazon en France». En Hauts-de-France, il y a 1200 TPE et PME qui travaillent avec Amazon pour un chiffre d'affaires de 115 millions d'euros.

Une transformation qui crée de nouveaux emplois

Dans la chaîne avale, le site Amazon de Boves vient de confier ses colis à ses transporteurs, soit via des agences de livraison classiques, comme La Poste, Chronopost, des colis privés et autres, soit via sa propre antenne de distribution. Il y en a trois proches du site de Boves, la plus proche est celle de Gauchy, dans l’Aisne. «Cela part de l'agence de livraison et ensuite cela va au consommateur. Ce sont plusieurs centaines de milliers de colis qui sont traités ici chaque jour. Et ce sont les robots qui portent les colis jusqu’à 600 kg. Le poids moyen de nos articles, aujourd'hui, est de 300 grammes. Là où avant, c'était 3 kilos. Aujourd'hui, on a 1 000 robots. Demain, on en aura plus de 2 000. Nous aurons le site qui aura le plus de robots en fonctionnement sur un étage avec plus de 2000 robots qui fonctionneront en permanence. C'est d’ailleurs une technologie Amazon. Car on a racheté l'entreprise qui fabriquait ces robots», explique le directeur. «Je suis extrêmement fier parce que j'ai rejoint Amazon, justement, pour être plus sur la partie opération. Avant, je travaillais plus en supply chain. J’ai plaisir à développer l'activité du site, à avoir les dernières technologies, pour être capable d'assurer la pérennité du site et d'assurer son développement».

Les nouveaux emplois vont donc être chargés de la mise en stock, de la partie prélèvement et puis de l'emballage, via tout un programme de formation et d'accompagnement de ces salariés-là. «On ne demande pas de compétences à la base parce qu'on a ce qu'il faut en interne avec nos employés instructeurs qui sont capables d'expliquer à leurs collègues comment ça doit fonctionner, quelles sont les règles. Nous avons la capacité à développer en interne les différents profils. La transformation du site crée toutes ces opportunités. Nous avons besoin de plus de plus d'agents de maîtrise, et d’un peu plus de managers».

Amazon Boves comme un laboratoire test

«Ainsi, grâce aux robots, on peut faire en sorte que notre stock soit plus dense. Donc, notre objectif, c'est toujours d'aller servir le client de la meilleure manière. Cette transformation va nous permettre de livrer plus rapidement l'ensemble de nos clients. Et puis, c'est l'occasion pour le site d'avoir la dernière technologie robotique. Le fait d'avoir un site robotique qu'au niveau du sol, c'est vraiment quelque chose de nouveau».

Une innovation que le site de Boves est le premier à mettre en œuvre en Europe. Si le modèle fonctionne bien, il sera dupliqué ailleurs. Autre ambition pour Amazon : améliorer les conditions de travail des salariés qui voient des évolutions dans leurs missions engendrées par cette transformation. Amazon à Boves est un site de stockage et de prise de commande avec des milliers de caisses qui sont déchargées au niveau des 72 quais chaque jour. Elles sont mises sur un convoyeur qui parcourt un circuit sur six kilomètres dans l'entrepôt. «Les caisses nous arrivent, on scanne les produits et on met les articles en stock dans des étagères jaunes qu'on appelle pods et qui sont ensuite déplacées par les robots une fois pleines, explique Eric, 47 ans. Avant, ce sont mes collègues et moi qui devions faire des allers-retours pour remplir les étagères. Là ce sont les robots qui viennent à nous. Il y a donc beaucoup moins de manutention et un gain de temps énorme. Cela améliore aussi nos gestes, nos postures».