L’entreprenariat vu par Olivier Canoen et Stéphanie Tessier
Olivier Canoen a repris une entreprise spécialisée dans la vente de poêles à granulés et à bois, ainsi que dans le négoce de combustibles à Rubrouck. Stéphanie Tessier a créé une entreprise de mise en relation entre clients et artisans du bâtiment à Dunkerque. Ils nous expliquent pourquoi ils ont fait le choix de se lancer dans l’entreprenariat.
«Je suis fils d’agriculteur, alors l’entreprenariat, ça me trottait dans un coin de la tête depuis quelques années déjà. Le déclic, ça a été un ras-le-bol général de la route et des nuits loin de ma famille à cause de mon travail de technico-commercial pour une entreprise de semences de maïs. A l’époque, je faisais 100 000 kilomètres par an», se souvient Olivier Canoen. Un ras-le-bol qui coïncide avec une rencontre déterminante. «Le patron de l’entreprise de vente de combustibles et de poêles à bois et à granulés de mon village, Rubrouck, m’annonce qu’il veut prendre sa retraite et cherche à céder. Je connaissais l’entreprise depuis longtemps, je savais qu’elle fonctionnait très bien et qu’elle avait acquis une notoriété certaine avec ses 60 ans d’existence. J’y ai réfléchi une nuit entière, puis je suis allé voir le patron pour lui dire que j’étais prêt à reprendre son affaire. Il a été très surpris car je ne suis pas du tout du métier. Plutôt réticent au départ, il a fini par comprendre ma détermination», ajoute Olivier Canoen. En quelques semaines, les deux hommes se mettent d’accord sur la cession qui comprend un accompagnement du repreneur pendant un an. Parallèlement, Olivier Canoen décide de faire suivre son projet par la BGE Flandre création afin d’acquérir les bases de la gestion et de la comptabilité, et d’être guidé par un conseiller. «Un accompagnement qui m’a beaucoup apporté», reconnaît Olivier Canoen. D’autant que l’année qui a suivi la reprise, il a dû apprendre à gérer une embauche, un licenciement et un arrêt longue maladie. «Ce fut stressant mais formateur», sourit-il aujourd’hui, très heureux dans sa nouvelle vie professionnelle. «Je ne regrette rien. J’habite à quelques centaines de mètres de mon entreprise, je peux rentrer déjeuner chez moi et aménager mes horaires comme je le veux. Et puis le métier est passionnant. Sur une journée, je peux installer un poêle chez un client le matin, faire une livraison de combustible ou établir des devis l’après-midi, gérer des imprévus… Bref, il n’y a jamais de routine», se satisfait-il.
Stéphanie Tessier, elle, n’avait jamais connu le salariat avant de créer Résolution travaux, à Dunkerque en 2016. «Avec ma mère, j’ai codirigé un centre équestre pendant 20 ans. L’équitation est une vraie passion», expose-t-elle. Toutefois, travailler en famille n’est pas toujours évident, la jeune femme décide donc un jour de prendre un peu de recul. «J’étais alors en couple avec un artisan menuisier. J’ai pris l’habitude de l’accompagner sur ses chantiers et de même de travailler avec lui», précise-t-elle. C’est un univers complètement nouveau pour Stéphanie Tessier, mais elle se rend vite compte que cela lui plaît et que beaucoup de clients sont à la peine pour trouver les artisans qui doivent intervenir sur les autres parties du chantier. «Quasiment à chaque fois, on me demandait si je ne connaissais pas un plombier, un maçon ou un peintre de confiance», se souvient-elle. A force, la jeune femme se dit qu’il y a peut-être là quelque chose à creuser. «Je suis allée voir la couveuse d’entreprises de la BGE Flandre création à qui j’ai exposé mon idée : créer une structure qui mette en relation les clients et les artisans du bâtiment du Dunkerquois. Mon projet a été accepté et j’ai pu le tester grandeur nature entre juin et décembre 2016», précise la jeune femme. «Cela m’a permis de le peaufiner et, surtout, de voir s’il y avait réellement un marché pour ce genre de service, sans prise de risques.» L’essai s’avère concluant et, en janvier 2017, Résolution travaux prend son envol avec une offre étoffée, qui va de la simple recherche de l’artisan le plus en phase avec le projet jusqu’à la prise en charge compète du projet, de la recherche de l’ensemble des artisans jusqu’à la rédaction des devis et factures. «C’est un travail que j’adore parce que je suis en contact avec énormément de personnes, qu’il y a toujours des imprévus à gérer, comme des retards de chantier qui décalent le planning établi, et parce que je suis parvenue à trouver un équilibre entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle. Même si tout est loin d’être facile, je ne regrette rien», conclut Stéphanie Tessier.