L’enjeu environnemental
EVE. C’est l’acronyme signifiant engagements volontaires pour l’environnement. Il désigne le programme d’accompagnement des entreprises du transport routier et de marchandises hexagonales pour la réduction de leur impact énergétique et environnemental. La branche a pris le problème écologique à bras le corps depuis plus de 20 ans. Volontarisme décliné sur nos territoires lorrains.
Le rapport émane du ministère de la Transition écologique et du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (CITEPA), et fait donc autorité. En 2017, le transport routier de marchandises (TRM) a généré 25,5 millions de tonnes d’équivalent CO2 dont 11,1 millions de tonnes pour le parc français et 14,4 millions de tonnes pour le parc étranger. Si les véhicules terrestres demeurent les premiers émetteurs de dioxyde de carbone, principal responsable du réchauffement climatique soit 28,3 %, les poids lourds représentent 5,7 % du total des émissions et la tendance est à une baisse régulière depuis une trentaine d’années. Une série d’études le montre : les émissions annuelles de polluants émanant des TRM sont au plus bas depuis 1990. Depuis 2001, les émissions de CO2 de la filière française ont baissé de 24 %. Autres polluants, les oxydes d’azote (NOx). 57 % de ceux-ci viennent des véhicules terrestres : véhicules particuliers (27 %), véhicules utilitaires légers (16 %), poids lourds (11 %), bus et cars (2 %). De 2016 à 2017, les NOx poids lourds ont diminué de 15 %. En 1990 et 2017, la donnée s’affiche à – 72 %. Soit – 229 milliers de tonnes par année par rapport à 1990. Même tendance dans la filière TRM depuis 25 ans en termes de particules totales en suspension (- 65 %), particules de diamètre inférieur à 10 microns (- 74 %), monoxyde de carbone (- 70 %). En 2019, le gaz naturel véhicule (GNV) apparaît, comme son homologue bio (BioGNV), comme l’unique alternative véritablement en ordre de marche pour contrer les effets du réchauffement climatique. Comparativement au diesel, le GNV c’est – 50 % de NOx et – 95 % de particules fines. Le BioGNV : – 80 % de CO2.
L’éco-responsabilité des entreprises
Depuis ces cinq dernières années, le parc français de poids lourds GNV a beaucoup augmenté : 39 % en 2015, 75 % en 2016, 112 % en 2017, 78 % en 2018. Pour pourvoir à leur ravitaillement, il est prévu en 2020 l’installation de 250 stations sur le périmètre national. Depuis l’an passé, le parc de poids lourds français est à la norme Euro VI. Cela induit une réduction majeure des émissions polluantes générées, de 0,13 particules (g/kwh) pour la norme Euro III à 0,01 particules (g/kwh) pour la norme Euro VI. Les transporteurs hexagonaux ont par ailleurs accéléré sur l’éco-conduite permettant de limiter la consommation de carburant et les émissions de CO2. Cela passe par une sensibilisation dans les entreprises et au travers de la charte «Objectif CO2, les transporteurs s’engagent». L’éco-conduite réduit de 5 à 10 % la consommation de gazole. Relativement aux TRM, la consommation de carburant a baissé depuis 10 ans de 9 %. Dans cette volonté de réduire leur impact sur l’environnement, les transporteurs ont enclenché le programme EVE. Elle a motivé les entreprises de la branche à mettre en œuvre au moins une action sur leurs véhicules, leur carburant, leurs conducteurs, leur organisation de transports. Cela peut moderniser la flotte en optant pour des pneumatiques économes en carburant, en utilisant du carburant alternatif, en optimisant le remplissage des camions et en mettant en place un management de la performance éco-conduite. À partir d’une grille cadre, chaque acteur développe autonomie et éco-responsabilité.