L'énergie solaire : un potentiel à fructifier dans les Hauts-de-France
L'intérêt de la Région pour la troisième révolution industrielle (Rev3) n'est plus à prouver. Pourtant, le territoire pêche encore lorsqu'il s'agit de produire de l'énergie solaire. Depuis 2018, le Collectif régional de l'énergie solaire (Coresol) œuvre a accélérer cette transition. Début septembre, une journée dédiée à la filière a été organisée sous la forme d'un webinaire.
Deux enjeux perturbent incontestablement nos vies ces dernières années : le réchauffement climatique et le besoin de création d’emplois. Depuis cinq ans, la Région Hauts-de-France cherche des solutions pour répondre à ces deux préoccupations à travers la dynamique Rev3, qui vise à construire, d’ici 2050, une économie durable, décarbonée et inclusive. Nombre d’événements thématiques ont régulièrement lieu pour réfléchir aux prochains objectifs à fixer pour aller dans cette direction.
Début septembre, le Coresol (Collectif régional de l’énergie solaire) et le CD2E, accélérateur de l’écotransition dans les Hauts-de-France, ont organisé une journée de l’énergie solaire sous forme d’un webinaire, pour ne pas mettre leurs ambitions sur pause malgré la seconde vague de la Covid-19 qui se profile.
Jusqu’à 4 000 emplois en jeu
Car le constat est indubitable et n’attend pas : le soleil est une ressource inépuisable et l’emploi qui découle de son exploitation sera non délocalisable. Or, la production d’énergie solaire française reste très inférieure à celle de nos voisins européens. Les Hauts-de-France se situent même en avant-dernière position des régions qui y ont le plus recours. En effet, le solaire ne représente que 5% du parc de production d’énergies renouvelables en région. En comparaison, 25% de ce parc est occupé par l’éolien.
La faute est peut-être imputable aux idées reçues : « Le taux d’ensoleillement des Hauts-de-France n’est certainement pas un obstacle, comme le montrent de nombreux pays à moindre ensoleillement mais qui, pourtant, nous devancent en termes d’installations », argumente Frédéric Nihous, conseiller régional délégué à la transition énergétique et à la rénovation énergétique des logements. Les Hauts-de-France observent 1 000 heures d’ensoleillement, contre 1 400 heures dans le Sud. Un écart existe donc. Mais notre territoire détient un potentiel de développement important en termes de surfaces à aménager, notamment sur des bâtiments résidentiels et tertiaires, mais aussi sur des friches inexploitées qui pourraient devenir des fermes au sol.
« Le taux d’ensoleillement des Hauts-de-France n’est certainement pas un obstacle, comme le montrent de nombreux pays à moindre ensoleillement »
Actuellement, la filière énergie solaire ne concerne que 1 000 emplois. Mais si tous les projets évoqué en région venaient à être réalisés (soit 23 milliards d’euros d’investissements cumulés entre 2015 et 2050), ce chiffre pourrait quadrupler d’ici 2030. Le Coresol souligne en effet un besoin de main-d’œuvre pour le montage des panneaux solaires, leur maintenance, l’exploitation des parcs photovoltaïques, sans compter la perspective de formations à adapter pour ces nouveaux métiers.
L’autoconsommation, solution pour les plus précaires
Cette écotransition aurait pour avantage de créer de l’emploi, mais aussi de générer des économies chez les particuliers convertis à l’autoconsommation. La région est d’ailleurs leader des projets d’autoconsommation collective en 2020, avec neuf projets opérationnels sur 30 projets finalisés en France.
S’y ajoutent deux projets ayant vocation à lutter contre la précarité énergétique. L’un, porté par le bailleur social Pas-de-Calais Habitat, verra l’installation de 7 000 m² de panneaux solaires photovoltaïques sur la toiture de plusieurs bâtiments, 2 100 logements seront concernés. Le bailleur Partenord Habitat, quant à lui, est sur le point de s’engager avec l’Ademe et la Région Hauts-de-France dans un contrat de développement ENR patrimonial dans la filière solaire thermique et photovoltaïque. Seront concernés 560 logements sur la métropole lilloise, le Dunkerquois ou encore le Douaisis, « avec la volonté de traiter les logements étiquetés D, E et F en priorité », précise Christian Mouchard, directeur du patrimoine de Partenord Habitat. Les résultats ne seront pas négligeables : l’autoconsommation peut prendre en charge jusqu’à 40% de la facture énergétique d’un locataire.