L'église Notre-Dame comme tremplin

Sept ans après avoir repris une entreprise de métallerie, J.-M. Defraiteur touche au but : transformer l'entreprise en ferronnerie d'art. Le chantier de l'église Notre-Dame lui apporte la consécration.

Jean-Michel Defraiteur (à D.) avec Nicolas Berdin, compagnon qui travaille avec lui. La grille de gauche date du XVIIè siècle et a été rénovée par ACSA. Celle de droite a été reconstituée ex-nihilo par J-M Defraiteur.
Jean-Michel Defraiteur (à D.) avec Nicolas Berdin, compagnon qui travaille avec lui. La grille de gauche date du XVIIè siècle et a été rénovée par ACSA. Celle de droite a été reconstituée ex-nihilo par J-M Defraiteur.

Sept ans se sont écoulés depuis que Jean-Michel Defraiteur a repris ACSA, sigle dont la signification est : Atelier calaisien de serrurerie artisanale. A cette époque, l’entreprise est un banal atelier de métallerie. Dès la reprise, Jean-Michel Defraiteur a un projet en tête : transformer ACSA en ferronnerie d’art. En s’appuyant sur l’activité de fabrication de portails qui était une partie du fonds de commerce de son prédécesseur, il fait basculer doucement l’entreprise dans le sens qu’il souhaite. Un démarchage intensif lui permet de s’attacher une clientèle privée qui lui confie rampes d’escalier, balcons, pieds de table, etc. Une base solide à laquelle il ne manquait que la consécration de la commande publique : le pas vient d’être franchi.

Deux grilles pour le retable de l’église Notre-Dame à Calais. Le Calais patrimonial possède un serpent de mer : la rénovation de l’église Notre-Dame détruite dans les derniers jours de l’Occupation. D’abord négligée, la reconstruction touche enfin à sa fin. Ayant pris langue avec M. Darré, responsable d’une association et l’un des hommes clés du chantier, M. Defraiteur a l’opportunité de participer à une journée des métiers d’art qui se déroule dans l’église. C’est l’élément déclenchant. La restauration de la grande grille séparant le chœur de la nef est mise en appel d’offres : c’est un gros volume de travail, trop important pour ACSA. M. Defraiteur va contourner la difficulté : il signale l’affaire à l’un de ses collègues de Reims qui, lui, peut absorber cette charge de travail. L’artisan rémois sera adjudicataire et Jean-Michel Defraiteur sera son sous-traitant pour une partie du travail. Bientôt, dans le cadre de la rénovation du retable, deux grilles sont mises à l’adjudication. ACSA remporte le marché. Une commande vécue comme un tremplin pour M. Defraiteur : «Je cherche à valoriser mon savoir-faire et des chantiers de cette nature me permettent de travailler sur du haut niveau», confie-t-il.