Législatives: Xavier Bertrand s'engouffre dans la brèche ouverte à la tête de LR
Il multiplie les plateaux TV et les déplacements de soutien à des candidats de droite et du centre: Xavier Bertrand comble le vide laissé dans la campagne nationale des législatives par la direction de LR, groggy après l'alliance entre...
Il multiplie les plateaux TV et les déplacements de soutien à des candidats de droite et du centre: Xavier Bertrand comble le vide laissé dans la campagne nationale des législatives par la direction de LR, groggy après l'alliance entre son patron Eric Ciotti et le Rassemblement national.
"Il ne faut pas se planquer, quoi! Il faut y aller", lâche le président LR des Hauts-de-France, comme un encouragement au moment de rejoindre vendredi à Valenciennes les candidates Valérie Létard et Elisabeth Gondy, qui se présentent respectivement dans la 21e et la 20e circonscription du Nord face au RN et au Nouveau Front populaire, l'alliance de la gauche.
"L'heure est grave", renchérit à ses côtés Mme Létard, l'ex-sénatrice centriste qui avait fait ses adieux l'an dernier à la vie politique, mais qui a remis en dernière minute l'ouvrage sur le métier, car elle "ne se résout pas à avoir le RN sur l'ancienne circonscription de Jean-Louis Borloo", dont elle est proche.
Aussi bien dans leur visite d'un centre d'apprentissage que lors de leurs rencontres avec des commerçants, Xavier Bertrand évoque à chaque fois la "colère" qui existe en France aujourd'hui et défend sa ligne "ni LFI, ni RN".
En délicatesse avec Eric Ciotti qui avait imposé jusqu'ici une ligne très droitière à son parti, Xavier Bertrand a saisi le psychodrame provoqué par l'alliance du patron de LR avec le RN pour monter en première ligne.
Celui qui ne cache pas ses ambitions élyséennes pour 2027 affiche au compteur une vingtaine de déplacements au bout de la première semaine de campagne pour ces législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
Une campagne de soutiens qu'il poursuivra la semaine prochaine, n'hésitant pas à sortir des Hauts-de-France pour se rendre dans le Calvados, dans le Loiret ou dans la Meuse, tout en s'exprimant régulièrement sur les plateaux des grandes chaînes de télévision "pour porter la voix de ces candidats".
-En Corrèze, contre Hollande-
Xavier Bertrand admet combler le vide laissé par les dirigeants de LR dans la campagne nationale des législatives, la plupart d'entre eux concentrant leurs efforts sur leur circonscription.
Alors, pourquoi Xavier Bertrand s'implique-t-il autant dans une campagne où la droite a tout à perdre tant elle est menacée par le RN sur sa droite et plus au centre par Horizons, le parti d'Edouard Philippe, membre de la majorité ?
"Plus il y aura de députés que je qualifie d'indépendants, qui ne seront pas de la macronie, plus on pourra imposer une cohabitation et un changement", assure le président des Hauts-de-France.
Xavier Bertrand utilise à dessein ce mot "cohabitation" pour décrire une alliance dans laquelle le groupe de députés de droite pourraient imposer une autre politique à l'actuelle majorité.
Ravi par les propos d'un commerçant du centre de Valenciennes qui lui confie avoir "un ADN indépendant", il se dit convaincu que les LR sortants et des candidats comme Mme Létard "ont une carte à jouer dans une élection qui a une configuration en partie locale".
Pour les législatives Xavier Bertrand a fait un choix diamétralement opposé à celui de Laurent Wauquiez, autre candidat potentiel de la droite à l'Elysée, qui a décidé de se présenter sur ses terres en Haute-Loire et qui devrait abandonner la présidence de sa région Auvergne-Rhône-Alpes en cas de victoire.
"Je me suis posé la question, mais ça voudrait dire faire campagne dans une circonscription seulement", reconnaît Xavier Bertrand, qui assure avoir préféré être "candidat dans 20 ou 30 circonscriptions".
Et il fixe une ligne rouge: "Moi, c'est ni LFI ni RN", affirme-t-il, écartant le risque que les députés qu'il soutient servent d'appoint à l'extrême droite si elle obtient une majorité relative à l'Assemblée nationale.
"Je peux vous dire qu'ils resteront indépendants ceux-là. C'est indépendant aujourd'hui, indépendant demain", martèle-t-il, rappelant qu'il a battu à deux reprises le RN dans les Hauts-de-France.
Il refuse de parler de l'après-législatives, mais il y pense, comme le prouve son intention de se rendre dans l'entre-deux-tours à Tulle, en Corrèze. Il y soutiendra le candidat LR Francis Dubois face à François Hollande qui, affirme-t-il, "prépare 2027".
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