Léger rebond pour la Bourse de Paris dans une atmosphère morose

La Bourse de Paris a mis un terme lundi à une série de quatre séances de baisse d'affilée (+0,47%), mais la force du rebond s'est nettement essoufflée au fil de la journée, soulignant...

La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT
La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT

La Bourse de Paris a mis un terme lundi à une série de quatre séances de baisse d'affilée (+0,47%), mais la force du rebond s'est nettement essoufflée au fil de la journée, soulignant les tensions qui inquiètent les investisseurs. 

L'indice vedette CAC 40 a avancé de 35,95 points pour finir à 7.198,06 points. Vendredi, il avait terminé en baisse de 0,38%, accumulant un repli de 2,40% sur la semaine. 

La cote parisienne avait entamé la séance pied au plancher, progressant de plus de 1,3% à la mi-journée, mais ses gains se sont considérablement réduits ensuite. 

"On sent que les marchés ne sont plus trop à la fête. Il y a eu une tentative de rebond technique, après avoir atteint des seuils dans la plupart des indices, mais il ne prend pas", commente Charles de Riedmatten, gérant actions chez Myria AM. 

La Chine, moteur des marchés en début d'année grâce à "un effet de base facile" par rapport à 2022, année marquée par des confinements, participe désormais à "la détérioration du sentiment, décrit le gérant. 

Face à une activité économique qui peine et un secteur immobilier en crise, les réponses des autorités, comme la baisse d'un des taux de la Banque centrale de Chine lundi, ne satisfont pas les marchés. 

"Cela fait un mois et demi qu'on attend un plan de relance", souligne M. de Riedmatten, mais la construction de celui-ci est difficile par le montant de la dette publique. 

Par ailleurs, les marchés actions sont aussi sous la pression de la montée des taux obligataires. Après une respiration vendredi, les taux d'intérêt des emprunts d'Etats sont repartis à la hausse lundi: celui de l'emprunt à 10 ans français terminant autour de 2,34%, proche de son pic de 3,27% la semaine passée. 

Les investisseurs restent dans l'attente de la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole (Etats-Unis), à partir de jeudi. Ils chercheront à avoir plus d'éléments sur la politique à venir de la Banque centrale américaine, notamment si elle compte encore monter ses taux directeurs, ou combien de temps compte-t-elle les maintenir à un haut niveau. 

L'immobilier descend

Les entreprises dans l'immobilier ont encore souffert en Bourse lundi: Icade a reculé de 1,43% à 31,66 euros, Gecina de 1,29% à 91,70 euros. Les foncières Unibail-Rodamco-Westfield (-1,27% à 46,60 euros) et Klépierre (-1,06% à 23,36 euros) ont suivi le même chemin. 

Le spécialiste des infrastructures Antin a chuté de 5,12% à 13,54 euros, et les groupes ayant des concessions autoroutières comme Vinci (-0,12% à 100,88 euros), ou Eiffage (-0,42% à 89,80 euros), ont reculé, le jour où le ministre délégué chargé des Transports Clément Beaune a évoqué une éventuelle taxe supplémentaire. 

Virbac pas mordant

Le laboratoire vétérinaire Virbac a perdu 2,94% à 264,50 euros après avoir vu sa recommandation dégrader de "acheter" à "garder" par les analystes de Stifel. Ils ont prévenu que "la combinaison de ventes moindres et d'une forte inflation devrait continuer à exercer une pression sur les marges", et que la comparaison avec les performances de 2022 ne sera pas facile.

Visiomed retrouve la santé

La biotech française a publié un communiqué dénonçant des "allégations diffamatoires et mensongères" de la part de son ancienne filiale BewellConnect qui l'avait accusée de "pratiques scandaleuses", causant la chute de l'action la semaine dernière.

Le cours de la société a rebondi de 28,92% à 0,42 euro, insuffisant toutefois pour compenser les pertes de la semaine passée. 

Euronext CAC40

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