L’écomusée consacré aux hortillonnages ouvre ses portes
Depuis le 16 juin, le 21 impasse Marcel à Rivery accueille un nouvel écomusée consacré aux hortillonnages et à son patrimoine foisonnant. Un projet mûri de longue date par René et Thérèse Novak.
Merci, merci à tous ceux qui ont aidé à la concrétisation de ce projet, c’était un travail gigantesque. » La voix empreinte d’émotion, René Novak a bien du mal à réaliser que son rêve est enfin devenu réalité : en ce 23 juin, il inaugure officiellement son écomusée consacré aux hortillonnages. Depuis quarante ans, avec sa femme Thérèse, il fait partie des derniers maraîchers à cultiver l’une des parcelles regroupées sur 300 hectares en cœur de ville. Passionné par ce patrimoine vivant, il accumulé ces dix dernières années une minutieuse collections d’outils et d’objets qui ont servi à la culture de cette terre qui a nourri Amiens et sa région des siècles durant. « René a toujours eu envie de faire un musée, mais c’était de l’ordre du rêve », raconte Thérèse Novak.
Raconter une histoire
En août 2013, le couple Novak décide de monter une association pour concrétiser son projet. Aujourd’hui, ils sont 300 à faire partie de l’aventure. Depuis quatre ans, tous ont observé attentivement l’avancement des travaux sur la parcelle acquise à titre privé par le dynamique duo et équipée d’un hangar agricole. Soutenue par la mairie de Rivery, l’association a également pu compter sur de nombreux encouragements comme celui du Crédit Agricole avec un don de 13 000 euros, mais également un appui des pouvoirs publics avec une aide de 13 000 euros dans le cadre du Grand Projet Vallée de Somme, et d’un soutien à hauteur de 7 000 euros provenant de la Métropole amiénoise. Côté collection, les bénévoles ont participé activement à la restauration des outils collectés par René Novak et les Archives départementales ont ouvert leur fonds. « Nous avons des reproductions de documents exceptionnels datant de 1492 qui parlent des hortillonnages et d’un maraîcher, ainsi qu’un plan d’Amiens de 1542 », se félicite celui qui porte cette idée depuis des années. Dans les différentes salles d’exposition scénographiées par Bruno Bréart, conservateur en chef du patrimoine, on retrouve la vie des hortillonnages avec un regard particulier sur la période 1850-1950. « Il faut être conscient que les maraîchers sont en train de disparaître et avec eux tout un pan de notre patrimoine. En 1950, ils étaient 110 à cultiver la terre ici, 80 en 1980 et moins d’une dizaine aujourd’hui », souligne Thérèse Novak.