Le visuel de LFI sur Hanouna a été fait avec l'intelligence artificielle, dit un cadre du parti

Un visuel de La France insoumise avec le visage de Cyril Hanouna, qui a déclenché la polémique cette semaine et a été largement condamné comme antisémite, a été élaboré à l'aide d'un logiciel d'intelligence artificielle, a déclaré...

Cyril Hanouna, le 14 mars 2024 à Paris © ALAIN JOCARD
Cyril Hanouna, le 14 mars 2024 à Paris © ALAIN JOCARD

Un visuel de La France insoumise avec le visage de Cyril Hanouna, qui a déclenché la polémique cette semaine et a été largement condamné comme antisémite, a été élaboré à l'aide d'un logiciel d'intelligence artificielle, a déclaré vendredi le député et cadre insoumis Paul Vannier.

"Il a été produit en recourant à l'intelligence artificielle, au logiciel Grok, celui d'Elon Musk", a-t-il déclaré dans l'émission C à vous sur France 5. 

"C'est une erreur que d'avoir utilisé cet outil", a-t-il ajouté. "Nous avions cette règle depuis plusieurs années de ne jamais recourir à ces logiciels. Probablement parce que les logiciels d'Elon Musk contiennent en eux-mêmes, en effet, des choses qui sont nauséabondes."

Il a assuré que "des mesures" avaient été prises pour éviter "une situation semblable" à l'avenir.

L'image, diffusée mardi sur les réseaux sociaux par LFI pour battre le rappel en vue de manifestations du 22 mars contre le racisme, a été rapidement retirée face au tollé suscité.

Elle montrait le visage de l'animateur Cyril Hanouna, d'origine juive tunisienne, en noir et blanc, sourcils froncés et grimace agressive. L'image a été vue par de nombreux responsables politiques comme reprenant l'iconographie des caricatures antisémites des années 1930 et de l'Allemagne nazie.

"Je crois que nous aurions dû empêcher cette publication. Ce visuel n'aurait pas dû être mis en circulation", a déclaré Paul Vannier, reconnaissant une "défaillance" mais refusant d'être "dans la recherche d'une responsabilité individuelle", alors que les journalistes l'interrogeaient sur la personne ayant donné son assentiment à la publication de l'image. 

A plusieurs reprises durant l'interview, M. Vannier a pointé du doigt l'outil d'IA lié au réseau social X du milliardaire Elon Musk, devenu proche conseiller du président républicain Donald Trump.

"C'est peut-être une question intéressante d'ailleurs de s'interroger sur pourquoi l'intelligence artificielle d'Elon Musk conduit à ce type d'image", a déclaré Paul Vannier.

Il a également déploré "des indignations à géométrie variable". "On bondit sur la France insoumise, mais (...) quand Elon Musk, il y a quelque temps encore, pratiquait le salut nazi, beaucoup bégayaient pour qualifier ce geste", a-t-il accusé. 

"Si l'on veut lutter contre l'antisémitisme, c'est à l'extrême droite qu'il faut s'attaquer, parce que c'est elle qui le fait vivre aujourd'hui encore dans notre pays", a-t-il ajouté.

Marine Le Pen s'est dite cette semaine "scandalisée" par ces "références aux caricatures antisémites". Les condamnations sont par ailleurs venues d'une grande partie de la classe politique. 

Cyril Hanouna a fait savoir qu'il voulait poursuivre La France insoumise en justice. 

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