Le virtuel au bout des doigts

La start-up Go Touch VR a mis au point une technologie permettant de reproduire le sens du toucher en réalité virtuelle. Un outil innovant dédié à la formation dans l'industrie.

Eric Vezzoli, CEO de la start-up Go Touch VR.
Eric Vezzoli, CEO de la start-up Go Touch VR.

La réalité virtuelle ne cesse de repousser ses limites. Go Touch VR est une start-up créée en avril 2017 par quatre chercheurs, dont Eric Vezzoli CEO. «Nous avons développé une expertise assez pointue sur la technologie haptique», explique-t-il. Celle-ci définit la science du toucher. Au terme d’une analyse de marché, les fondateurs y observent une réelle opportunité. «Nous partons du principe que nous ne pouvons pas manipuler des objets virtuels de manière naturelle car il manque le sens du toucher.» Ils ont ainsi développé une plate-forme et un produit fini. Le boîtier, couplant les technologies IOT et robotique médicale, génère un toucher virtuel au moyen d’un dispositif installé sur les doigts. Chaque dispositif contient un actionneur qui reproduit différentes sensations de toucher, dont la pression ou encore les vibrations. Il n’est pourtant que la porte d’entrée vers le plus gros de l’activité de Go Touch VR : la commercialisation de la solution dévoilant les algorithmes nécessaires à cette technologie haptique. «Notre majorité de chiffre d’affaires vient de la plate-forme, de la licence et des customisations.» La plate-forme peut ainsi servir de levier aux entreprises clientes afin qu’elles produisent leur propre boîtier. Go Touch VR a déposé un brevet et une licence sur sa solution. «L’objectif n’est pas de faire du chiffre mais d’ouvrir un marché, avec un accent mis sur les cas d’usage et les clients que nous avons réussi à trouver.»

Ouvrir le marché

La start-up compte aujourd’hui une quinzaine de salariés. Basée à Villeneuve-d’Ascq, elle a déménagé ses locaux à EuraTechnologies le 1er juillet. «Nous bénéficions du programme d’accélération Scale.» Go Touch VR dénombre quinze clients à ce jour, dont Schneider, BMW, Bentley, Altrane ou encore Accenture. «Nous visons deux verticales : la formation professionnelle et l’ingénierie, l’ergonomie.» Si la société travaille pour l’instant surtout avec des fabricants automobiles, l’électrique ou l’ingénierie, elle espère se faire une place dans les marchés du retail et de la construction. Une technologie bienvenue dans les industries de gros équipements qui requièrent une formation stricte et des déplacements de matériels coûteux. «Le virtuel avec le toucher permet de faire les mêmes actions que dans la réalité sans devoir bouger le matériel nécessaire à la formation.» Les entreprises clientes peuvent également vendre des services au consommateur final basés sur cette utilisation. Go Touch VR a ouvert une levée de fonds pour accélérer son développement. «On prévoit de la clôturer en octobre pour un montant de 3 millions d’euros.» Si la société se maintient à Lille, elle prévoit également une ouverture prochaine en Chine.