Le Village JouéClub de Lille rouvrira ses portes… à Villeneuve-d’Ascq

Fermé juste après Noël, le magasin JouéClub de la galerie des Tanneurs à Lille s’est longtemps cherché un nouvel emplacement intra-muros. Il s’installera finalement à Villeneuve-d’Ascq, sur le site d’Héron Parc. Le nouveau magasin devrait ouvrir ses portes en avril.

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JouéClub aura «tout tenté» pour rester dans Lille. Mais en vain, explique Alain Bourgeois-Muller, le PDG de la coopérative, qui énumère : «Il n’y a eu aucun moyen de négocier avec le propriétaire du magasin des Tanneurs, on a fait chou blanc sur l’emplacement qu’on avait repéré rue Nationale, on nous a proposé les anciens locaux de Surcouf, mais c’était trop grand…» Après neuf ans d’implantation aux Tanneurs, JouéClub  n’a pas souhaité renouveler son bail, qui plombait sa rentabilité. «Depuis 2006, le magasin n’a jamais été rentable malgré ses 3,5 M€ de chiffre d’affaires. Le loyer était trop élevé et les charges surtout, trop lourdes.»

Sur la zone Héron Parc. Faute de trouver à Lille une surface «d’au moins 1 000 m²», avec un loyer raisonnable, dont elle avait besoin, l’enseigne a donc pris la décision d’élargir son champ de recherche. Et a trouvé un point de chute sur la zone Héron Parc à Villeneuve-d’Ascq, dans les anciens locaux de sa rivale La Grande Récré. Une surface de 1 300 m², dont 1 200 m² de surface de vente, et de plain-pied, conformément aux vœux de JouéClub qui était installé sur 1 600 m² aux Tanneurs, mais sur deux niveaux. De quoi accueillir les 15 000 références du magasin et recréer l’ambiance qui régnait aux Tanneurs. «La force de ce magasin, c’est son équipe. C’est aussi pour cela qu’on a absolument voulu se maintenir dans la région lilloise, quitte à garder nos employés inactifs à 100% de leur salaire depuis plusieurs mois, explique Alain Bourgeois Muller. Ces dix mois d’incertitude ont été très difficiles pour eux, il est temps de repartir sur une nouvelle dynamique.» Tous ne continueront cependant pas l’aventure : sur les seize salariés qui travaillaient aux Tanneurs, seuls neuf retrouveront, dans un premier temps, une place dans le nouveau magasin. Les autres partiront de leur plein gré, seront reclassés ou licenciés économiques.

Capital sympathie. Après quelques travaux, le nouveau magasin JouéClub de la Métropole ouvrira donc en avril, et la direction de l’enseigne «y croit fermement».  Le magasin lillois est l’un des quatre «Village JouéClub» de France, qui appartiennent en propre à l’enseigne. Les quelque 310 autres magasins réunis sous l’enseigne de la coopérative en France sont détenus par des indépendants. JouéClub a réalisé un chiffre d’affaires de 623 M€ en 2015, en hausse de 3,8% après une hausse de 4,7% en 2014, quand d’autres enseignes connaissent plutôt des difficultés. Très appréciée de sa clientèle, JouéClub bénéficie auprès d’elle d’un très fort «capital sympathie», et le magasin lillois ne déroge pas à la règle, assure Hélène Froidure, la directrice du magasin. «Notre clientèle va savoir nous trouver. Les gens viennent chez nous pour le conseil, qu’ils ne trouvent pas ailleurs, pour notre sélection et pour nos prix. Les Lillois sont très attachés à leur magasin, à notre équipe, on a quand même plus de 14 000 cartes de fidélité ! Nous ne sommes plus dans le centre, mais il y a un flux très important sur la zone, avec beaucoup d’autres commerces et beaucoup d’entreprises à proximité.» JouéClub espère atteindre rapidement les 2,2M€ de chiffre d’affaires avec son nouveau magasin, et la rentabilité d’ici deux ans grâce à un loyer réduit d’un tiers et des charges, de moitié, par rapport à son emplacement lillois.

Vers des magasins de centre-ville ? JouéClub s’installe donc à Villeneuve-d’Ascq, mais ne désespère pas complètement de revenir un jour à Lille, sans doute sur une plus petite surface. «On essaye de travailler sur un concept de magasins de centre-ville, mais il nous faut au moins 300 m². On rentre donc en compétition avec les chaînes de la grande distribution, qui se réimplantent aussi en ville, et c’est difficile. A la création de JouéClub en 1952, 80% de nos magasins étaient dans les centres, mais depuis dix ans, la courbe s’est inversée, et on a maintenant 80% de magasins en périphérie. Mais on aimerait beaucoup pouvoir rester en centre-ville et recréer les magasins de jouets qui nous faisaient rêver quand on était petits, avec des trains électriques qui circulaient partout», s’émeut Alain Bourgeois-Muller. Qui sait ? Avec les départs annoncés en cascade dans les rues commerçantes du centre, ce ne sont pas les cellules vides qui vont manquer à Lille…