Communauté de communes Somme sud-ouest
Le troisième contrat local de santé est signé à Poix-de-Picardie
Dès 2012, la collectivité s’est emparée de ce thème central dans la vie de ses concitoyens avec des avancées positives. Elle vient de s’engager, avec différents partenaires, dans un troisième contrat local de santé pour les quatre années à venir.
Lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé, améliorer l’état de santé de la population, à tous les âges de la vie et dans des territoires prioritaires, voilà les ambitions portées par les trois contrats locaux de santé qui se succèdent depuis 2012 à la communauté de communes Somme Sud-Ouest, dont le siège se trouve à Poix-de-Picardie.
Le fruit d’un travail en commun
L’élaboration d’un troisième CLS a été précédée d’un travail en amont avec l’agence régionale de santé, les prestataires et les différents professionnels implantés sur le territoire. Cette étape visait à identifier les besoins et coordonner les actions sur le territoire pour répondre aux besoins des habitants. Pour identifier les axes et actions, il a fallut s’appuyer sur des caractéristiques socio-démographiques, économiques et sanitaires. La hausse de la population âgée de plus de 65 ans est marquée. De plus, les taux d’espérance de vie sont inférieurs aux moyennes nationales (79,2 ans pour les hommes / 85,4 ans pour les femmes), la santé des habitants est donc une priorité.
Trois axes et des actions ont été identifiés :
Accompagnement pour un environnement favorable à la santé, être en bonne santé à tous les âges de la vie (promouvoir sur le territoire une alimentation saine et une activité physique régulière et adaptée, lutter contre les addictions, renforcer des modes de vie, de consommation et des environnements respectueux de la santé et promouvoir sur le territoire «le bien grandir à tous les âges»)
Accompagnement / appui à la santé : rester en bonne santé (maintenir l’autonomie : séniors, personnes en situation de handicap, aidants ; favoriser l’accès aux soins/professionnels, renforcement de l’attractivité du territoire soutien de l’exercice coordonné, développement de la prévention et de repérage précoce en santé mentale, promouvoir le dépistage organisé des cancers).
Développement de la proximité et de la mobilité pour lutter contre l’isolement : aide aux déplacements via le transport à la demande, accompagner les habitants dans le numérique (Astrolabe, La Boussole, télésanté), lutter contre l’isolement, développer les services favorisant le bien vieillir à domicile (SAD, visites à domiciles…)
Ce troisième contrat local de santé vient donc d’être signé entre le département de la Somme, l’assurance maladie, l’Éducation nationale, l’État, la caisse d’allocations familiale de la Somme, la Mutualité sociale agricole et la communauté de communes Somme sud-ouest. Au moment des discours Alain Desfosses, le président de la CC2SO a notamment évoqué un «moment fort et symbolique, un thème central dans la vie de nos concitoyens, un engagement novateur, une véritable feuille de route pour l’avenir de notre territoire, un travail de concertation et un modèle de bien-être et de solidarité».
Pionniers, précurseurs et nouvelles ambitions
Jonathan Zoonekynd, directeur adjoint relations assurés et employeurs à la Caisse primaire d’assurance maladie de la Somme, a pointé combien la santé mentale était un sujet difficile mais qu’il était essentiel de s’y engager et a salué la réussite des deux premiers CLS. Soizic Cayer, attachée de direction à la MSA de Picardie, a souligné l’importance de conjuguer «nos efforts en matière de santé, mais aussi à la prévention des addictions, l’attention portée à la nutrition, la prévention du mal-être et des risques suicidaires».
Nathalie Simonet, inspectrice académique, directrice des services départementaux de l’Éducation nationale de la Somme par interim, s’est logiquement présentée comme préoccupée par la santé des jeunes, et plus particulièrement par les diagnostics de sédentarité, en lien avec les écrans qui peut mener à l’obésité. Dans le cadre de territoire éducatif rural, une action est menée au collège Maréchal Leclerc-de-Hauteclocque de Beaucamps-le-Vieux.
Sabine Carton, conseillère départementale de la Somme et présidente de la commission solidarités a abordé une «complémentarité des politiques que nous menons et un volontarisme local». Hélène Taillandier, directrice de la délégation départementale de la Somme à l’Agence régionale de santé, a salué le succès des dispositifs mobiles qui sillonnent le territoire. La Boussole, bus itinérant multiservices, a accueilli plus de 2 500 personnes cette année, sans compter les haltes repos. Devant le succès, un deuxième véhicule plus léger sillonnera aussi bientôt les routes du territoire : «Vous avez un petit temps d’avance», s’est-elle félicitée.
Emmanuel Moulard, secrétaire général de la préfecture et sous-préfet de l’arrondissement d’Amiens a conclu : «Bravo d’avoir été pionniers, précurseurs et d’avoir de nouvelles ambitions. Vous avez du travail sur le métier. Vous avez su jouer sur votre attractivité pour faire venir des professionnels». Pour lui, la prévention, concernant par exemple la santé mentale, est essentielle : «Il peut être redoutable de ne pas s’y pencher», s’est-il ému.
Le bilan des deux premiers CLS
Pour rappel, ce territoire est riche de 119 communes et compte 39 317 habitants. 33, 1% de la population a moins de 30 ans. A contrario, les plus de 65 ans sont environ 1 700 personnes, soit + 26% en 11 ans. Le premier CLS, s’étendant de 2012 à 2018, portait sur quatre axes : maintenir et développer l’accès aux soins de proximité, développer l’offre et la qualité de soins à domicile, structurer l’offre médico-sociale et développer la promotion et la prévention en matière de santé.
Diverses actions avaient été menées : éducation thérapeutique du patient, prévention des conduites addictives, accès à la prévention et aux soins des personnes en situation de précarité, bien vieillir à domicile, bien vieillir en établissement, promotion des bonnes pratiques en matière d’alimentation, prévention hygiène bucco-dentaire…
Il s’était achevé par un bilan positif au niveau des actions mises en place dans le cadre de la prévention et de la promotion de la santé. Les quatre maisons de santé pluriprofessionnelles ont été labellisées. Un diagnostic local socio-sanitaire a été réalisé en 2019 et une priorité s’est dégagée : promouvoir des comportements favorables à la santé.
Le deuxième contrat local de santé a, lui, été contractualisé le 2 février 2021. Trois thèmes ont été identifiés : alimentation saine et activité physique, lutte contre les addictions et aide aux aidants. La fiche enjeu visait à pérenniser l’accès aux soins sur le territoire de la CC2SO, à accompagner les professionnels de santé tout au long de leur parcours et à améliorer le parcours de soins non programmés. Le bilan s’est soldé positivement en permettant notamment une approche globale des problématiques de santé rencontrées sur le territoire, de formaliser une feuille de route avec des engagements, en ayant un effet d’entrainement collectif.