"Le très haut débit pour tous en 2022"
L’une des ambitions portées par le gouvernement issu des séquences électorales de 2017 est de réduire la fracture numérique à travers le pays. C’est ce qu’est venu réaffirmer Julien Denormandie, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, invité à Saint-Omer par François Decoster, président de la CAPSO. L’occasion pour lui de découvrir le chantier de la gare et d’inaugurer les premiers développements du réseau de déploiement de la fibre numérique dans le Nord - Pas-de-Calais.
Inusité jusque-là, le titre de ministre de la Cohésion des territoires, attribué à Jacques Mézard, regroupe les problématiques du logement, de la politique de la ville et l’aménagement du territoire. M. Mézard dispose d’un secrétaire d’Etat, Julien Denormandie, qui partage les mêmes attributions. Agé de 37 ans, ingénieur des Eaux et Forêts, issu des cabinets ministériels, il ne peut manquer, question de génération, d’être sensible à la fracture numérique et d’œuvrer à sa réduction.
A la découverte de la future gare
Accueilli par François Decoster, président de la CAPSO (communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer) et maire de Saint-Omer, sur le parvis de la gare, M. Denormandie a visité le pavillon «La Station», préfiguration de ce que sera la gare à l’issue des travaux de rénovation qui sont en cours. A la fois dans ce pavillon et sur le chantier même, le secrétaire d’Etat a pu découvrir le projet, s’entretenir avec les utilisateurs du fablab et imaginer les futurs espaces de coworking. M. Decoster, entouré d’élus locaux, présenta le territoire, qualifiant Saint-Omer de «ville moyenne, forte de quinze mille habitants, portant le poids de l’histoire et de la centralité au cœur d’une zone de chalandise de cent quatre-vingt mille personnes». Une ville où l’habitat est une préoccupation importante. François Decoster a conclu son propos en estimant que «les transformations doivent être visibles à l’intérieur du territoire mais aussi vis-à-vis de l’extérieur», citant en exemple la récente réhabilitation de la chapelle des jésuites.
Coup d’envoi de la fibre numérique
Le ministre s’est ensuite rendu à la PEPSO (Pépinière d’entreprises du Pays de Saint-Omer), sur le territoire de la commune de Campagne-les-Wardrecques, pour une inauguration symbolique du déploiement de la fibre numérique dans notre région. Celui-ci est porté par le syndicat mixte La Fibre numérique 59/62, une entité initiée par le Conseil régional et les deux Départements concernés. Son président, Christophe Coulon, a précisé que cette institution a permis de poser 11 000 prises dans sa première année d’activité, entre novembre 2016 et novembre 2017, et que l’ambition était d’en poser 700 000 dans les cinq ans.
Toucher le monde entier
Deux entrepreneurs furent invités à témoigner de l’importance du numérique dans leurs activités. «La fibre va arriver et le développement va se faire naturellement», a indiqué le premier, Reynald Defrancq, P-DG d’Audo express, société spécialisée dans la logistique. Jean-Baptiste Alleaume, dirigeant d’ETD solutions, entreprise de services informatiques implantée à deux pas de la PEPSO, renchérit : «On sent une volonté politique d’accélérer les choses. La fibre va booster mon business. Avec elle, je peux toucher l’Europe, voire le monde entier.» M. Alleaume dispose de trois collaborateurs et envisage d’en embaucher un quatrième d’ici la fin de l’année.
Engagé depuis le premier jour
M. Denormandie s’est déclaré «engagé depuis le premier jour» de ses fonctions ministérielles dans la réduction de la fracture numérique. Il a dressé le constat de la situation actuelle : 13 millions de Français n’ont pas la maîtrise du numérique et «la fracture territoriale est immense». Les moyens à mettre en œuvre pour améliorer la situation sont de l’ordre de 3,3 milliards d’euros pour l’Etat et de 3 milliards pour les opérateurs «qui ne verront leurs fréquences renouvelées que s’ils investissent dans les zones d’ombre». Le but visé est la haute définition généralisée pour 2020 et «la très haute définition pour tous les Français en 2022». Même si il existe «des zones denses dont le développement ne va pas assez vite», «on est en avance sur les objectifs» a affirmé le ministre.