Le très haut débit pour tous, bientôt une réalité

Axelle Lemaire, secrétaire d’État en charge du Numérique et de l’Innovation, a répondu à l’invitation du syndicat mixte «La Fibre numérique 5962» et s’est rendue sur le terrain réaffirmer les engagements pris par l’Etat dans le cadre du plan "France très haut débit". La ministre a également officialisé le lancement des travaux de déploiement du réseau qui entre désormais dans sa phase opérationnelle. Explications.

Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du Numérique et de l’Innovation était à Arleux-en-Gohelle pour la présentation de la délégation de service public pour le déploiement du très haut débit sur la région des Hauts-de-France.
Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du Numérique et de l’Innovation était à Arleux-en-Gohelle pour la présentation de la délégation de service public pour le déploiement du très haut débit sur la région des Hauts-de-France.

L’objectif est clair : il s’agit de couvrir en très haut débit l’ensemble des foyers et des entreprises des départements du Nord et du Pas-de-Calais d’ici à 2022. Il s’agit d’un des projets les plus ambitieux inscrits au plan “France très haut débit” lancé au printemps 2013 par le gouvernement.
Le projet a pour finalité d’équiper en fibre optique, avec la technologie FttH, l’intégralité de la zone d’intervention publique, soit environ 680 000 locaux sur l’ensemble des 1 159 communes que compte la zone publique des départements du Nord et du Pas-de-Calais. «Nous lançons le plus grand projet de déploiement FttH de France. Il s’agit d’un projet ambitieux, tant la vitesse de déploiement est rapide», a présenté Christophe Coulon, conseiller régional et président du syndicat mixte «La Fibre numérique 5962».
Le développement du très haut débit en région a été rendu possible grâce au soutien de l’État et à l’implication de l’ensemble des collectivités locales, qui ont compris l’intérêt d’une telle infrastructure pour leur développement. Il s’agit aussi de satisfaire la demande de plus en plus pressante des entreprises, qui ne peuvent aujourd’hui se développer que si elles ont un accès à Internet avec un débit suffisant. La population, quant à elle, face à la multiplication des écrans et des usages, réclame pareillement plus de débit. La fibre est aujourd’hui la solution pour répondre à ces deux problématiques.

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Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du Numérique et de l’Innovation, était à Arleux-en-Gohelle pour la présentation de la délégation de service public pour le déploiement du très haut débit sur la région des Hauts-de-France.

Un modèle européen. Axelle Lemaire est donc venue officialiser le lancement du programme de développement du très haut débit à Arleux-en-Gohelle, face aux représentants des collectivités. Elle a rappelé qu’il «s’agit d’un projet emblématique au niveau de l’engagement des acteurs publics. Emblématique également par le travail collectif effectué au niveau du financement entre tous les niveaux d’engagement public. Ils sont tous présents, y compris la Commission européenne».
Le Commission européenne a en effet validé, il y a quelques jours seulement, l’ensemble du plan “France très haut débit”. Le programme est un exemple à l’échelle de l’Europe : la France, qui a fait le pari de la fibre optique, sera dans les années à venir en avance, aucun autre pays n’ayant fait les mêmes choix de développement en termes d’infrastructure. «Il aura fallu plus de 70 ans pour développer le réseau de communication national. La nouvelle infrastructure sera déployée en quatre ans, avec une totalité de prises en FttH. Nous préparons le pays pour les 30 années à venir», a souligné Axelle Lemaire.
Le projet présente également une spécificité en termes de volume d’investissement. L’État injecte à lui seul plus de 50 millions d’euros. À l’échelle nationale, sur les 73 autres projets ayant déjà reçu un accord de principe pour le soutien financier de l’Etat, l’enveloppe cumulée est de l’ordre de 2,7 milliards d’euros. Le déploiement sur les deux départements mobilise un investissement de près de 900 millions d’euros, dont 245 millions d’investissements publics (40% pour la région Hauts-de-France, 20% pour le département du Nord, 20% pour le département du Pas-de-Calais, 20% par les EPCI). «Le reste du financement est assuré par les partenaires privés sélectionnés pour les collectivités dans le cadre d’une délégation de service public», a précisé Christophe Coulon. La Caisse des dépôts et consignations, la Caisse d’épargne, le Crédit agricole font partie des partenaires sur ce dossier.

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Axelle Lemaire a réaffirmé la volonté du gouvernement de déployer le très haut débit sur l'ensemble du territoire national d'ici à 2022.

Des départements ruraux. «Le gouvernement a fait le choix d’investir exclusivement dans les zones rurales l’argent public, parce que c’est là que l’investissement est le plus urgent et le plus avisé», a développé la ministre. En effet, si beaucoup s’étonnent de l’inscription du Nord et du Pas-de-Calais en zones prioritaires de couverture des zones blanches, il s’avère que les deux départements sont beaucoup plus ruraux qu’il n’y paraît. La population située en zone rurale représente près de 31% de la population des deux départements.
Et Michel Dagbert, président du Conseil départemental, de renchérir : «Sur les 892 communes que compte le département du Pas-de-Calais, 744 sont des communes rurales au sens du terme de l’INSEE, des communes de moins de 2 000 habitants.»
Une situation similaire dans le Nord, à ce qu’a indiqué Christophe Coulon : «Le Nord est le plus grand département rural des Hauts-de-France, devant l’Aisne qui est pourtant trop souvent assimilé à la ruralité
Dès 2011, les deux Départements avaient imaginé ce que pouvait être la réponse face à l’impatience des populations. «Nous sommes conscients que cette affaire peut être discriminante pour les territoires. Pour les habitations personnelles, la première question qui est posée est en rapport avec les débits Internet et non pas sur les services et la desserte. Pour les professionnels, le haut débit est une question fondamentale», a précisé Michel Dagbert.
La solution qui avait été alors trouvée est très proche de l’actuelle. Les deux Départements et la Région ont décidé de travailler ensemble. La création du syndicat mixte découle de ce travail conjoint et permet aujourd’hui de passer à la phase opérationnelle du projet.

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Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du Numérique et de l’Innovation, parle d'une véritable révolution dans les délais de déploiement des nouvelles infrastructures.

Dernière ligne droite. Sur l’ensemble du territoire, les projets portés par les collectivités dans le cadre du plan “France très haut débit” entrent dans leur phase opérationnelle. Comme dans le Nord et le Pas-de-Calais, ils vont aussi se traduire par une forte mobilisation des entreprises de l’ensemble de la filière qui contribue à la réalisation de ces réseaux et la création d’un nombre important d’emplois.
Pour le seul projet du Nord et du Pas-de-Calais, les collectivités prévoient la mobilisation de 2 600 emplois (équivalents temps plein), dont une majorité d’emplois locaux.
La construction du réseau a, quant à elle, été confiée à Axione, une filiale du groupe Bouygues énergies et services. Axione est un acteur global d’infrastructures télécoms au service des collectivités, des opérateurs et des équipementiers. Implanté dans 30 départements français, Axione opère 20 réseaux d’initiative publique (RIP) dans le cadre de partenariats public/privé et de marchés de services, a précisé Christophe Coulon. La Délégation de service public du Nord − Pas-de-Calais est le 21e RIP confié à Axione.
D’ici à six ans, le réseau très haut débit sera opérationnel sur l’ensemble du territoire régional. Particuliers et entreprises disposeront alors de débits minimum de 100 Mbit/s, avec une qualité de service sans comparaison. La patience est donc de mise.