Le tourisme d’affaires pour cible

Le chantier avance. L’ouverture est prévue fin janvier 2017. La précommercialisation est en cours. Pour la gestion, Valenciennes Métropole a choisi la délégation de service public et c’est GL Events qui l’avait emporté. Le point.

Des vestiges de Vallourec ont été conservés comme le château d’eau qui va servir d’enseigne. Ou de phare.
Des vestiges de Vallourec ont été conservés comme le château d’eau qui va servir d’enseigne. Ou de phare.

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Dans la vaste desserte intérieure : Stéphane Granet, direction général des services de Valenciennes Métropole, et Elisabeth Gondy, présidente de l’Office du tourisme, conseillère déléguée à la promotion du tourisme au sein de l’Intercommunalité et adjointe déléguée à la culture et à la communication de la Ville d’Anzin.

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Parmi les curiosités architecturales de la Cité des congrès, une «canopée» en métal découpé. Une terrasse aura vue sur l’Escaut, la Serre numérique et une partie du parc.

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Des vestiges de Vallourec ont été conservés, comme le château d’eau qui va servir d’enseigne, ou de phare...

Le premier bâtiment à entrer en service sur l’ancienne friche Vallourec d’Anzin/Valenciennes, en bordure de l’Escaut, fut la Serre numérique de la CCI Grand-Hainaut (inaugurée en avril 2015)… Autre gros chantier dans ce qu’il faut appeler le parc des Rives-Créatives-de-l’Escaut, du même gabarit et qui avance bien : la Cité des congrès. La maîtrise d’ouvrage est là assurée par l’agglomération Valenciennes Métropole. Si le timing est respecté, les vœux de l’intercommunalité devraient pouvoir y être organisés fin janvier 2017.

 

40 millions. Ce projet est évalué à 40 millions d’euros, avec des financements de la Région (3 millions), de l’Etat (2 millions), du Département (indéterminé), le solde étant assumé par l’Agglo. Pour l’instant, le calendrier a été tenu : études de faisabilité et de localisation au second semestre 2012, choix du maître d’œuvre en décembre 2013 (Chabanne et Partenaires), appels d’offres pour les travaux lancés en janvier 2015, démarrage du chantier en juin (première pierre le 25). Avec des prévisions qui fixent la livraison à décembre 2016.

 

Pourquoi ce projet ? Elisabeth Gondy, présidente de Valenciennes Tourisme et Congrès (l’office intercommunal) et conseillère déléguée à la promotion touristique de l’Intercommunalité, explique que le nom de Cité des congrès a été choisi en juin et que le projet entend bien répondre aux souhaits et besoins des entreprises en matière de tourisme d’affaires. Elle rappelle l’existence de pôles de compétitivité et d’atouts : automobile, ferroviaire, numérique, transport et logistique, grandes écoles et université, centres de recherche, secteur hospitalier… «Aujourd’hui, dit-elle, les entreprises recherchent des compétences dans ce domaine et un accompagnement.»

Si la Cité vise le développement du tourisme d’affaires, l’Office du tourisme attend un renfort de notoriété lié au tourisme fluvial, vert, patrimonial, industriel (visites d’entreprise) et au classement à l’UNESCO du Bassin minier. Mme Gondy estime aussi que la ville de Valenciennes a gagné aussi en attractivité.

Les retombées de cette Cité, dit-elle, sont estimées entre 7 et 10 millions pour les hébergeurs, restaurateurs, vendeurs de produits de consommation divers : «Un congressiste dépense entre 300 et 400 euros par jour.»

 

Délégation de service public. Comme pour le stade du Hainaut ou la patinoire, Valenciennes Métropole a choisi la formule de la Délégation de service public. L’appel d’offres a débouché sur le choix de GL Events, spécialiste national et international de l’événementiel. Une société d’exploitation a été constituée (voir encadré). Avec ce délégataire, un contrat de neuf ans a été conclu. Il prévoit que le délégataire s’occupera de l’accueil, de l’entretien, de la maintenance, de la promotion, de la gestion et qu’il assumera les risques liés à l’exploitation.

L’exploitant tirera son chiffre d’affaires de ses activités et devra s’acquitter d’une redevance variable. Valenciennes Métropole a prévu de participer au démarrage (les bénéfices de l’exploitation n’arriveront pas tout de suite) et à l’organisation de certaines manifestation sous la forme d’une contribution annuelle susceptible d’être modulée. Le chiffre de 263 000 euros versés par an au délégataire figure dans les documents de communication.

 

ENCADRE 1

Rapide descriptif 

Voici quelques chiffres sur cette Cité des congrès de Valenciennes qui se veut un équipement «multifonctionnel, modulable et ergonomique». 

− 13 000 m2 de surface intérieure

− Une rue intérieure de desserte

− Une halle (d’environ 1 900 m2) modulable en trois espaces pour expositions et salons

− Trois auditoriums (150, 300 et 800 places) pour congrès, séminaires et conventions d’entreprises

− Une nef (près de 2 400 m2) destinée à accueillir expositions, manifestations sportives, spectacles ou concerts. Capacité : 2 000 personnes debouts ou 4 800 assises

− Accès pour l’intendance, salles pour des commissions, espaces de restauration, lieux de rencontre, espace «lounge» avec terrasse et vue sur l’Escaut

 

ENCADRE 2

Une société d’exploitation en «préprogrammation»

GL Events s’est donc vu confier, fin 2015, l’exploitation de la Cité des congrès de Valenciennes. Une société d’exploitation, filiale dédiée, s’est mise en place en avril 2016. Son nom complet est «Société d’exploitation du Centre d’expositions et de congrès de Valenciennes Métropole». Elle est dirigée par Mikaël Henriot. Celui-ci estime que le travail en commun mené par GL Events et l’architecte a permis de créer un lieu adapté aux futures missions. Un atout dans le monde concurrentiel de l’événementiel.

Première tâche de son équipe : la précommercialisation du lieu qui va donc entrer en service fin janvier/début février. «Cette rapidité surprend nos contacts», reconnaît le directeur qui détaille la double tâche à mener : «À terme, l’équipe devrait pouvoir atteindre quinze personnes, mais ce développement sera progressif. Pour l’instant, en cette rentrée, nous sommes six, avec deux axes de travail : une partie de l’équipe s’occupe du développement commercial et de la recherche d’événements à accueillir et l’autre se penche sur l’organisation et la création d’événements.»

La précommercialisation concerne la première année du contrat et tient compte des attentes de Valenciennes Métropole. Il est trop tôt pour donner un calendrier, mais on peut avancer quelques chiffres : il y aurait environ 115 événements par an, ce qui engloberait une dizaine de congrès professionnels, entre 60 et 70 rendez-vous d’entreprises d’ampleur variable (séminaires, réunions, conventions…), ainsi que des salons (une prévision de cinq la première année).

La culture aura sa place dans les événements qui seront accueillis. Mikaël Henriot table sur dix spectacles par an, mais qui seront organisés en bonne intelligence avec les équipements culturels du Valenciennois.

Le calendrier 2017 se précisera à l’approche du lancement officiel prévu fin janvier, lors des vœux de l’Intercommunalité donc.