Le Touquet : les soupes Pérard ouvrent un nouveau chapitre

Anne-Sophie Allouchery a pris la direction de la Maison Pérard. Un tournant pour l’entreprise familiale installée au Touquet, qui produit des soupes marines.

L’atelier produit des soupes de poisson, de crabe, de homard, ainsi que des produits à base de salicorne. (© Maison Pérard)
L’atelier produit des soupes de poisson, de crabe, de homard, ainsi que des produits à base de salicorne. (© Maison Pérard)

C’est un véritable tournant qui s’est amorcé pour les soupes Pérard, installées au Touquet depuis 57 ans. Anne-Sophie Allouchery a repris les rênes de l’entreprise familiale en septembre dernier. Entre préservation de l’identité des soupes Pérard et développement commercial, la nouvelle dirigeante œuvre de pied ferme.

Après une carrière comme infirmière cadre, Anne-Sophie Allouchery a souhaité se reconvertir dans le secteur commercial en 2019. A cette époque, Colette Pérard et Lionel Sawicki, à la tête de l’entreprise depuis 2013, souhaitent prendre leur retraite. Tous trois se connaissent depuis une vingtaine d’années et décident de travailler ensemble à l’avenir de l’entreprise.

500 000 bocaux de soupe

Une des premières actions d’Anne-Sophie Allouchery a été de déposer auprès de l’Institut national de la propriété industrielle la marque «Maison Pérard». Pour la responsable, il ne s’agit pas simplement de préserver le nom de la société, fondée par Serge Pérard, mais bien de conserver une identité forte et le lien étroit au territoire.

Au commencement des soupes Pérard, il y a la volonté de Serge Pérard d’ouvrir un restaurant entièrement dédié aux produits de la mer au Touquet. En 1963, l’idée peut sembler saugrenue, le poisson n’étant pas un aliment recherché. Très vite, pourtant, les clients demandent à emporter les soupes pour les consommer chez eux. Près de 60 ans plus tard, plus de 500 000 bocaux de soupes marines sont produits par an, auxquels s’ajoutent les gammes associées de salicorne, les sauces, rouille et croûtons. 

«L’année 2020 a été tronquée par la pandémie, mais nous allons maintenant vers un accroissement de chiffres pour 2021», constate Anne-Sophie Allouchery.

Les fournisseurs sont locaux : des pêcheurs de la Côte d’Opale en passant par les cueilleurs de salicorne de la baie de Somme, de la Canche et de la Côte d’Opale.

Label Rouge

En 2010, pour se démarquer, Serge Pérard se lance, avec succès, dans l’obtention du label Rouge pour ses soupes de poisson. C’est une première en France pour ce type de produits. «Ce qui est important pour nous, c’est la qualité et de ne pas forcément proposer la même chose que tout le monde», souligne la dirigeante.

D’ailleurs, un secret demeure jalousement gardé : la recette des épices. Anne-Sophie Allouchery est la seule à être en mesure de la préparer : «Je suis le druide de la Maison», s’amuse-t-elle. Et de poursuivre : «Les soupes historiques restent au catalogue, avec la gamme de produits autour de la salicorne. Mais une réflexion est en cours sur l’extension de la gamme pour fin 2021, début 2022

Cinq poissons entrent dans la composition de la soupe : lieu, grondin, tacaud, merlan, dorade-sébaste. (© Maison Pérard)

Autre axe de développement : la création d’un service commercial, et des évolutions marketing qui ont d’ailleurs donné lieu à l’embauche de nouveaux collaborateurs, portant l’effectif à neuf. Ainsi, l’ensemble du packaging et du logo a été changé, et un nouveau site internet est en cours de construction. De quoi booster les ventes de l’entreprise particulièrement bien implantée dans les Hauts-de-France, la région parisienne, l’Est et l’Ouest de la France. Mais elle rayonne également en Europe, notamment en Belgique, au Danemark et en Angleterre, jusqu’aux États-Unis et Singapour. Avec Anne-Sophie Allouchery, les soupes Pérard pourraient bien conquérir le monde entier !